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«Un beau succès» pour la navette fluviale reliant l’Est au centre-ville

La compagnie Navark a remporté le contrat de trois ans, d’une valeur de 7M$, qui est renouvelable après le premier été. Photo: Amélie Gamache/Métro Média

Cet été, plus de 55 000 passagers sont montés à bord de la navette fluviale qui relie Pointe-aux-Trembles au centre-ville de Montréal. C’est une affluence inespérée pour ce projet pilote qui pourrait être amélioré l’an prochain.

Lancé le 16 juin, ce service qui promet un accès direct au centre-ville en 30 minutes est à ce point populaire que « les réservations sont présentement fortement recommandées », explique Gilles Tanguay, capitaine chez Navark, entreprise qui opère la navette fluviale.

Non seulement les objectifs ont été atteints, affirme-t-il, le nombre d’usagers «dépasse un peu les espérances ».

«C’est un beau succès », affirme Caroline Bourgeois, mairesse de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles (RDP-PAT), vantant du même souffle « la qualité du service et de l’expérience ».

Plus qu’un succès au guichet, la navette aura été « un levier important pour l’arrivée de Bixi, de Car2go et de l’augmentation du service Communauto dans l’arrondissement », affirme Mme Bourgeois.

Si la valeur touristique du service allait de soi en début de saison, l’idée que la navette est un transport en commun comme les autres a fait son chemin. « Nous avons eu des personnes qui utilisaient la navette pour aller au CHUM ou au travail au centre-ville, raconte M. Tanguay. C’est sûr qu’à 6h du matin, il y a peu de touristes, mais plutôt des clients réguliers qui pleurent presque parce que la navette va bientôt s’arrêter».

Des améliorations possibles

Pour accentuer le sentiment que la navette fluviale est avant tout un transport en commun, Caroline Bourgeois souhaite « ardemment un arrimage avec la carte Opus ». Cette idée est l’objet de discussions, mais la logistique ne sera pas simple.

Avant même le premier voyage, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), qui gère les titres de transport, et la Société des Traversiers du Québec (STQ), qui supervise le projet, avaient tenté de trouver un terrain d’entente pour intégrer le service de navette à la carte Opus, mais sans succès.

Gilles Tanguay est d’avis qu’une intégration aurait pu causer de mauvaises surprises, surtout en raison du succès de l’opération. Arriver sur le quai et passer sa carte Opus en pensant avoir immédiatement une place pourrait mener à quelques désagréments en cas de forte affluence.

Il reconnait également que « les quais et les bateaux peuvent encore être améliorés », avec « des aires d’attente mieux fermées, mieux adaptées et plus confortables, comme pour les bateaux ».

Caroline Bourgeois ne cache pas non plus que les infrastructures « seront un enjeu » si ce projet-pilote, d’une durée de trois ans pour le moment, devait devenir permanent.

La mairesse ajoute qu’un rapport fourni par l’organisme Kéroule est à l’étude à l’arrondissement pour améliorer l’accessibilité universelle, pointée du doigt par le Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ) en juin dernier.

Un potentiel économique à exploiter

La présidente de l’association des commerçants du Vieux-Pointe-aux-Trembles, Joanne Paiement, a observé une hausse du nombre de visiteurs dans le secteur, bien qu’elle soit difficile à quantifier.

L’objectif sera d’offrir les services commerciaux attendus par ce nouvel afflux et de retenir les personnes de passage dans les artères commerciales.

Le nouveau commissaire au développement économique à RDP-PAT, qui doit entrer en poste à la fin du mois de septembre, aura pour mandat d’attirer de nouveaux commerces.

Joanne Paiement espère que cet ajout pourra « améliorer la rue », regrettant notamment l’offre réduite de « cafés et de petits restos », malgré quelques enseignes ici et là.

En attendant, elle estime qu’il sera bénéfique pour tous les commerçants de bien préparer la prochaine saison, sur la base de ce qui a pu être observé au cours de cette première année du projet-pilote.

Une collaboration entre les commerçants du secteur et l’arrondissement est déjà en place pour organiser des événements, malgré des budgets parfois un peu serrés. La mairesse Bourgeois note néanmoins que « l’offre de la programmation a été bonifiée » et qu’une analyse va être menée pour l’ajuster.

La navette fluviale fera son dernier voyage de l’année le 28 septembre.

 

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