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RDP-PAT : 30 hectares pour l’agriculture urbaine d’ici 2030

Caroline Bourgeois, mairesse de RDP-PAT présenté la politique d’agriculture urbaine de l’arrondissement en présence de Valérie Plante, mairesse de Montréal. Photo:

L’arrondissement de Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles, en collaboration avec la ville-centre, lance la première politique d’agriculture urbaine de la métropole. D’ici 2030, 30 hectares seront dédiés à la production de fruits et légumes, voire à l’élevage d’animaux.

Pour le moment, aucun projet précis n’a été présenté. Toutefois, le plan prévoit cinq grandes orientations qui baliseront les projets à venir. Parmi elles, mettre en valeur des éléments agricoles patrimoniaux, favoriser une diversité de projets citoyens et créer un cadre qui soutient les initiatives innovantes du secteur privé et institutionnel.

Caroline Bourgeois, mairesse de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles, a dévoilé les grandes lignes du projet, en gestation depuis deux ans, en présence de Valérie Plante, mairesse de la Ville de Montréal.

Serres, jardins communautaires, potagers sur toit : rien n’est écarté afin d’atteindre l’objectif de dédier 30 hectares, soit l’équivalent de 37 terrains de football canadien, à des projets d’agriculture.

L’implantation de poulaillers urbains est aussi envisagée, à condition « d’encadrer les pratiques pour protéger les animaux et la bonne cohabitation du voisinage ».

L’est de Montréal compte toutefois des millions de pieds carrés de terrains contaminés. Un frein aux projets d’agriculture urbaine ? Pas du tout, selon la mairesse Bourgeois. « Il est possible de planter dans des bacs ou encore de planter sur les toits. », explique-t-elle, rappelant du même souffle la méthode de phytoremédiation qui utilise les plantes pour décontaminer les sols. Depuis 2016, plusieurs terrains municipaux sont utilisés comme zones pour tester ce procédé.

Pour installer des projets d’agriculture urbaine, elle évoque également les 90 hectares de sols situés en zone industrielle qui sont « non utilisés ou sous-utilisés ». Elle y voit un potentiel non négligeable pour l’implantation d’initiatives. D’autre part, il se pourrait, selon Caroline Bourgeois, que la friche ferroviaire, l’emprise Hydro-Québec, ainsi que les nouveaux quais d’accès au fleuve soient intégrés dans les projets agricoles.

Des citoyens impliqués

Dans l’arrondissement, il y a une dizaine d’hectares où se pratique déjà l’agriculture urbaine. À l’image des six jardins communautaires, dont celui des Deux sapins qui existe depuis une trentaine d’années, des 4,4 hectares de jardins résidentiels, ou encore des plantations sur le toit de l’école Montmartre.

En 2017, une concertation aussi avait été entamée entre l’arrondissement, les citoyens et les acteurs institutionnels, communautaires, municipaux. Réunis autour de l’Éco de la Pointe-aux-Prairies et du Laboratoire sur l’agriculture urbaine, ils ont pu « élaborer une vision collective » de l’agriculture urbaine.

Pour Madeleine Bourgeois, présidente du jardin communautaire des Deux sapins et membre du comité citoyen, cette politique permettra aussi de donner une nouvelle image de l’est de Montréal, « souvent associée aux raffineries et à la pollution », et de « ramener la production de fruits et légumes dans l’Est, pour lutter contre les déserts alimentaires ».

L’idée de l’arrondissement serait donc de « se positionner comme un acteur de changement et d’innovation pour sa communauté ». Bref, de fédérer les initiatives et « donner tous les outils, comme des subventions, des crédits de taxes », précise Caroline Bourgeois, cela pour favoriser l’implantation de l’agriculture urbaine.

Le plan d’action concret devrait être dévoilé au printemps 2020.

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