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La lutte au tabac est vitale dans l’est de Montréal

Jusqu’au 25 janvier, le Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS) réitère sa «Semaine pour un Québec sans tabac». Pour cette 43e édition, le CQTS axe sa campagne sur les maladies cardiaques. Dans l’est de la Ville, où 23% de la population des plus de 15 ans fume, plusieurs outils existent pour se libérer de cette mauvaise habitude.

L’est de l’île est l’un des secteurs de Montréal où l’on fume le plus (23% des plus de 15 ans), selon une étude de la Direction régionale de santé publique (DRSP) en 2018. C’est aussi l’endroit où la prévalence des maladies chroniques est la plus importante, 39,7% de la population de la Pointe-de-l’île est touchée (34,7 pour la globalité de Montréal).

Concernant les maladies cardiaques, cible 2020 de la campagne du Conseil québécois sur le tabac et la santé, 7,4% des personnes desservies par le CIUSSS de l’est déclare avoir une cardiopathie ischémique (insuffisance cardiaque).

Pour Annie Papageorgiou directrice générale du CQST, fumer « triple les risques de mourir d’une maladie du cœur ». « La fumée durcit les artères, ce qui demande au cœur de travailler plus fort », explique-t-elle.

Voici des chiffres plus qu’alarmants. Mais l’arrêt du tabac peut être un vrai parcours du combattant pour les futurs ex-fumeurs. Pour la directrice générale du CQST, « il ne faut jamais arrêter d’essayer ». Et elle conseille de coupler aides pharmaceutiques à l’accompagnement pour « une meilleure réussite de l’arrêt du tabac ».

Les chiffres du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’est de l’île de Montréal confirment cet argument : un fumeur triple ses chances de réussir son arrêt du tabac s’il utilise les aides pharmacologiques accompagnées d’un soutien personnalisé.

Du soutien, le fumeur peut en trouver dans les centres d’abandon tabagiques, présents dans l’est de Montréal. Là-bas, des conseillers sont disponibles. Un groupe de parole est d’ailleurs lancé au CLSC de Mercier est, les mardis, du 28 janvier au 17 mars, de 18h à 20h.

Les services « J’arrête », développés par la Société canadienne du cancer et le CQTS, présentent aussi de bons résultats. Depuis leur création en 2002, ils auraient permis à 250 000 Québécois de cesser de fumer. « J’arrête » comprend un site internet, une ligne téléphonique ainsi qu’un abonnement à des textos.

« J’ai arrêté pour ne pas mourir »

Arrêt du jour au lendemain, timbres de nicotine, traitement médicamenteux, prise de conscience… Les techniques sont nombreuses et les témoignages aussi. À chaque fumeur, sa technique.

De son côté, Line Senecal, résidente de l’Est, avoue avoir « eu beaucoup de misère à arrêter, ça m’a pris par trois fois avant d’y parvenir ». Alertée car elle
« crachait noir », elle a choisi les gommes à mâcher. Depuis 15 ans, elle est non-fumeuse.

La peur, c’est ce qui a aussi poussé Jo Lassera à stopper la cigarette, à la suite de trois hospitalisations. « Je suis non fumeuse depuis le 4 décembre, je l’ai fait essentiellement pour ne pas mourir », explique-t-elle.

Julie Lefebvre, elle, a dû passer par un traitement médicamenteux, le très discuté Champix. Ce médicament a fait l’objet d’une mise en garde de la part de Santé Canada. Il favoriserait, chez certaines personnes, des comportements suicidaires.  Mais cela a fonctionné pour elle qui est non fumeuse depuis presque trois ans. « Après plusieurs tentatives, ça a été la bonne. J’avais commencé à fumer vers l’âge de 12 ans. J’étais très dépendance et j’adorais fumer. Pour ma santé et pour ma fille qui vient d’avoir un an, ça été la meilleure décision de ma vie », se souvient-t-elle.

Guillaume Martin, lui, a choisi la cigarette électronique à l’été 2013, en remplacement. « J’ai cessé la cigarette électronique à l’été 2016, et je ne fume plus depuis ce temps. » Ce type de dispositif est lui aussi controversé et n’a pas encore fait ses preuves dans l’arrêt tabagique. Il serait également, pour les jeunes, une porte d’entrée vers le tabagisme.

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