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Plus d’aînés de l’Est en attente d’une place en CHSLD

Photo: Photo : Kacso Sandor/123RF

Selon les derniers chiffres du ministère de la Santé et des Services sociaux, 144 aînés sont en attente d’une place en CHSLD pour la zone d’action du CIUSSS de l’Est, soit 18 personnes de plus qu’en janvier 2019. Une tendance généralisée au reste de la métropole, où cette liste d’attente encaisse une hausse de près de 3%, avec une disparité selon les secteurs.

Alors que le vieillissement de la population s’accélère dans l’est de Montréal, le nombre d’aînés en attente d’une place en Centre d’hébergement et de soins longue durée a augmenté de près de 15% en un an.

Madeleine Bouchard, présidente régionale de l’Association québécoise des retraités du public et du parapublic (AQRP) du Montréal métropolitain, s’inquiète : « La situation nous préoccupe beaucoup à Montréal, où le nombre de lits en CHSLD est nettement insuffisant depuis plusieurs années. »

Claude Riendeau, directeur du programme soutien à l’autonomie des personnes âgées au CIUSSS de l’Est nuance les données du ministère. « Techniquement, il n’y a aucune attente pour avoir une place en CHSLD dans l’Est de Montréal », précise-t-il, insistant sur le fait que les personnes âgées qui ont urgemment besoin d’une place en CHSLD sont prises en charge « en quelques jours ».

Resteraient donc sur cette liste d’attente, selon lui, des personnes qui auraient fait une demande de placement jugée peu urgente par les équipes des CLSC. Dans tous les cas, la volonté du CIUSSS de l’Est est « que les gens restent le plus longtemps possible à domicile ». Claude Riendeau précise que certains aînés reçoivent jusqu’à 40 heures de soins à domicile. Il ajoute que 23 000 personnes âgées ont actuellement un suivi, sur une population aînée de plus de 85 000 personnes.

Les défis du vieillissement de la population

En 2018, dans l’Est, 17,5% de la population avait plus de 65 ans. Cette proportion se hissera à 21% en 2033, selon…

Rose-Mary Thonney, présidente de l’AQRP Québec, pense qu’il sera donc impossible « de répondre à tous les besoins » liés au vieillissement de la population, même si elle admet que des efforts sont faits par Québec.

Claude Riendeau reste néanmoins optimiste. « On sent que la clientèle est plus âgée et plus malade. Mais le réseau s’adaptera aux besoins », assure-t-il.

« Des places, il y en aura et de l’argent, il y en a, le ministère nous suit », insiste-t-il. Il donne en exemple plusieurs projets d’implantation d’hébergements pour aînés pour lesquels il a fait des « avis d’intentions pour acheter des places d’hébergement auprès de promoteurs privés ».

Aller vers le privé ne semble pas une solution adéquate pour Madeleine Bouchard, car « le coût d’un lit médicalisé demeure inaccessible pour cette population et ne peut combler le manque de place en CHSLD public ». Elle souligne que les aînés montréalais sont parmi les plus défavorisés du Québec, consacrant plus de 30% de ses revenus pour se loger.

Pour pallier les besoins liés au vieillissement de la population, le gouvernement Legault débloquera 2,6G$ d’ici 2022. Cette somme sera allouée à la transformation, l’agrandissement ou la rénovation des lieux d’hébergement pour personnes âgées comme les CHSLD, et la création de 112 nouvelles places en maison des aînés à Montréal.

« Ça va aider à donner un meilleur milieu de vie à nos aînés; c’est tant mieux, moins d’aînés attendront ainsi un hébergement », commente Diane Lamontagne de l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées de la Pointe-de-l’Île.

 

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