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Devenir parent en temps de pandémie

La pandémie de coronavirus et les mesures d’urgence sanitaires compliquent la vie des nouveaux et futurs parents. Anxiété, doute, deuil : les émotions sont amplifiées par la distanciation
Ariane Beaulieu et Dominic Asselin attendent leur premier enfant. Photo: Courtoisie

La pandémie de coronavirus et les mesures d’urgence sanitaires compliquent la vie des nouveaux et futurs parents. Anxiété, doute, deuil : les émotions sont amplifiés par la distanciation.

Ariane Beaulieu et son conjoint Dominic Asselin habitent Villeray. Ils attendent leur premier enfant d’ici la Saint-Jean-Baptiste. Enceinte de 32 semaines, la future maman avoue que sa grossesse ne se passe pas comme elle l’aurait souhaité.

Ce n’est pas tant le virus qui l’inquiète, « car on sort peu », dit-elle, ajoutant avoir confiance que les mesures de sécurité à l’hôpital seront suffisantes pour éviter une éventuelle contamination.

Ce qui lui pèse, ce sont les « petits deuils » qu’elle doit vivre au quotidien.

« Mon conjoint ne peut pas m’accompagner [au rendez-vous médicaux] ; en général, il pose beaucoup de questions et cela m’aide », regrette-t-elle.

Et puis, ce sont tous ces rituels qui accompagnent la grossesse qui sont chamboulés. « Je n’aurai pas de baby shower, pour moi c’était très important de célébrer ma grossesse, explique-t-elle. J’ai mis du temps à avoir une bedaine, et personne, notamment ma famille, ne la voit…».

Le confinement a également retardé les travaux de rénovations chez elle : « On n’a pas encore fait la chambre de bébé, ce n’est pas très grave, mais on y tenait ! »

Concernant l’après grossesse, Ariane Beaulieu affirme ne pas encore y penser et ne s’inquiète pas encore, « une affaire à la fois ! ».

Au moins, dit-elle, son conjoint pourra l’accompagner le jour de l’accouchement.

Après l’accouchement

L’après grossesse, Anne-Marie Vaillancourt est justement en train de le vivre. Cette nouvelle maman a choisi d’avoir seule un enfant. Pas facile pour elle en ces temps de pandémie de gérer la solitude dans sa résidence de Pointe-aux-Trembles avec son bébé de neuf mois.

« J’aime beaucoup mon bébé, mais c’est agréable d’avoir des contacts avec des adultes qui répondent », sourit-elle. En plus des craintes liées à la transmission du virus, le manque de contact est l’une des choses qui lui pèsent le plus sur le moral.

Des relations humaines, c’est ce que Mme Vaillancourt retrouvait chez les Relevailles, organisme de Pointe-aux-Trembles lors des divers ateliers et rencontres qu’elle fréquentait trois fois par semaine.

Actuellement, à cause de la pandémie de coronavirus, l’offre de l’organisme voué à accompagner les futurs et nouveaux parents et à briser leur isolement est passé en mode virtuel. Alors, les mères et les pères peuvent retrouver du yoga, du soutien à l’allaitement, des cours de massage pour bébé ou encore des rencontres prénatales en ligne et en visioconférence.

« Ces rencontres prénatales ont un succès monstre, on a des demandes à n’en plus finir et on a des personnes en liste d’attente , explique Josée Lapratte, directrice générale de l’organisme. Nous ne voulons pas juste donner de la théorie, on veut favoriser les échanges ».

Une manière de rompre l’isolement des parents et de répondre à leurs inquiétudes, qui pourraient être renforcées pendant cette période d’épidémie.

D’autant que selon un rapport de recherche de l’Université de Laval, mené entre autres sur le service des Relevailles, il ressort que la périnatalité représente une période de vulnérabilité, notamment lorsque les besoins (repos, relations interpersonnelles, loisirs, déplacements…) des parents ne sont pas comblés.

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