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Restauration: un retour au travail et des défis à relever

masque restaurants
Photo: IStock

Le feu vert a enfin été donné aux restaurateurs: ils pourront rouvrir leurs salles à manger et terrasses le 22 juin. La bonne nouvelle de la réouverture modifie les habitudes du domaine de la restauration.

Chez Tomate Basilic à Pointe-aux-Trembles, les propriétaires sont «contents de la nouvelle» mais restent prudents. «Les règles sont contraignantes et coûteuses», pense Vincent Arsenault, le propriétaire.

Il a évalué les coûts à «trois, quatre mille dollars» pour les équipements, les désinfectants pour les mains, et la signalisation. Sans compter les heures supplémentaires pour la désinfection des lieux et le temps passé à diriger les clients dans les files d’attente.

Au Boulzeye, à Pointe-aux-Trembles, Mathieu Huppé, le propriétaire, explique que les mesures coûtent «au bas mot 10 000$ avant de rouvrir et au moins 5000$ par mois ensuite».

«Je comprends ces changements, mais c’est lourd», pense Carmine Anoia de Kitchen 73 à Rivière-des-Prairies.

Il aurait souhaité être tenu au courant en amont de ces nouvelles règles, car selon lui, ce ne seront pas tous les restaurants qui pourront rouvrir le 22 juin, faute d’équipement. «Il commence à y avoir des pénuries de plexiglas pour protéger les clients», avance M. Anoia.

Des pertes dans la restauration, même après la réouverture

À Kitchen 73, le propriétaire explique que la capacité d’accueil «sera réduite de plus de 50%, c’est certain» et tous les employés ne reprendront pas leur emploi à cause de la nécessaire distanciation sociale. «À capacité réduite, je ne pourrai pas faire revenir tous les employés.»

D’autant que moins de clients signifie rentabilité moindre, ajoute M. Arsenault. «Plusieurs établissements ne s’en remettront pas malheureusement», regrette-t-il.

Des propos partagés par Carmine Anoia qui se demande combien de temps pourront tenir les restaurateurs, déjà affectés par la fermeture, car «les aides du gouvernement ne vont pas durer des années».

Vincent Arsenault se réjouit tout de même de la décision du gouvernement de permettre aux restaurants de vendre de l’alcool sans repas. «On attendait l’entrée en vigueur, et cela nous permettra de proposer de nouvelles offres à nos clients comme des 5 à 7», félicite-t-il.

Réinventer ses manières de faire

Au Boulzeye, même si l’établissement ne pourra rouvrir sa partie divertissement, Mathieu Huppé et son équipe ont repensé l’organisation de la partie pub-restaurant, car «c’est important de se réinventer».

«On a revu les menus pour permettre qu’il y ait moins d’employés en cuisine pour respecter la distanciation», donne-t-il pour exemple.

Il est également en train de faire des démarches pour l’agrandissement de sa terrasse afin d’augmenter la capacité d’accueil. «D’habitude, on peut accueillir 120 personnes à l’intérieur, là, ce sera 70, mais si on agrandit la terrasse, on pourra avoir plus de clients», souligne-t-il.

«Même si rien ne sera comme avant, c’est important de rouvrir, c’est mieux que rien et les gens attendent depuis longtemps», conclut-il.

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