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Deuxième vague de COVID-19: les CHSLD de l’Est de Montréal se disent prêts 

Le CHSLD Éloria-Lépage, situé dans Longue-Pointe, fait partie des CHSLD de l’Est de l’île a été fortement touché lors de la première vague. Photo: Coralie Hodgson/ Métro Média

Des professionnels et gestionnaires des CHSLD de l’Est-de-l’Île-de-Montréal se disent prêts à affronter une deuxième vague de COVID. Pour un syndicat du CIUSSS, le problème de rétention de personnel reste cependant un enjeu important.

Le CHSLD Éloria-Lépage, situé dans Longue-Pointe, fait partie des CHSLD de l’Est de l’île qui ont écopé lors de la première vague. « On a perdu 14 patients au troisième étage. On a 30 patients. Je n’ai jamais vu ça en 30 ans de métier», indique Johanne Brazeau, préposée aux bénéficiaires (PAB).

Si elle craint une deuxième vague, Mme Brazeau ― qui a également contracté la COVID ― croit que son CHSLD est préparé. Selon elle, le choc de la première vague a sensibilisé les employés sur l’importance d’implanter des meilleures pratiques sanitaires.

Pour Claude Riendeau, directeur Soutien à l’autonomie des personnes âgées (SAPA) au CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, un des problèmes majeurs en début de crise était le manque de connaissances relatives au virus.

Plusieurs mesures déjà en place devraient permettre, selon lui, d’éviter de connaître les mêmes taux de contagion qu’en début de crise. Notamment, les zones tampons de 14 jours à l’arrivée de nouveaux résidents, la mise en place du dépistage des employés toutes les semaines et la formation des proches aidants sur l’usage du matériel sanitaire.

Face à une deuxième vague, le réseau de la santé a les réserves de matériel nécessaires, croit M. Riendeau. Un point appuyé par Mme Brazeau, qui considère les stocks de matériel « amplement suffisants » au CHSLD Éloria-Lépage.

Nouvelles mesures annoncées

L’ajout de gestionnaires responsables au sein des CHSLD est une mesure phare du nouveau plan d’action présenté par la Santé publique.

Cette initiative était attendue de pied ferme par un syndicat du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, qui représente notamment les PAB. « Dès la première journée de la pandémie, on n’arrêtait pas de dire : où sont vos chefs? Où sont les consignes ? Je pense que c’est là qu’on l’a perdu le combat», indique Éric Clermont, vice-président Catégorie 2 au STT CEMTL CSN.

Pour sa part, M. Riendeau salue la mesure d’interdiction de mobilité de la main-d’œuvre dans le réseau de la santé. Les déplacements de personnel, rappelle-t-il, ont été identifiés dès le mois de mars comme une cause importante des contagions en CHSLD.

Ces nouvelles mesures sont très bonnes, selon M. Clermont. Le syndicat aura cependant les employeurs et le gouvernement à l’œil afin de s’assurer qu’elles seront respectées, indique-t-il.

De nouveaux joueurs

Au mois de mai dernier, François Legault avait fait un appel à la population afin d’embaucher 10 000 préposés aux bénéficiaires au Québec pour faire face à la pénurie de personnel en CHSLD.

Dans l’Est de Montréal, 549 employés sont présentement en formation, selon François Lemire, directeur du Centre de formation Antoine-de-St-Exupéry.

Les premières cohortes devraient entrer en poste dès la mi-septembre. Selon M. Clermont, les nouvelles embauches pourraient même créer des surplus de personnel à l’automne.

Rétention

Si les nouvelles embauches sont appréciées par son syndicat, M. Clermont croit que le problème de rétention de personnel ne sera pas réglé tant que les conditions de travail ne seront pas améliorées.

Aux problèmes liés aux horaires et à la lourdeur des tâches, s’ajoute un salaire peu compétitif. « Toutes les primes COVID, ce n’est pas du salaire. Si demain matin il n’y a plus de COVID, tout ça s’en va. », rappelle-t-il. Le syndicat est d’ailleurs en négociation nationale afin de rehausser les salaires de cette catégorie d’emplois.

Par ailleurs, M. Clermont rappelle que plusieurs préposés de la nouvelle cohorte se sont enrôlés car leurs emplois avaient été suspendus en raison de la pandémie, notamment dans le milieu du spectacle et des services. «Quand la pandémie va terminer, ils vont retourner à leur métier», laisse-t-il tomber.

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