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Le travail de rue, une ressource importante pour des jeunes Pointeliers

Olivier Michel est travailleur de rue depuis 3 ans à Pointe-aux-Trembles. Photo: Coralie Hodgson/Métro Média

Unique travailleur de rue à Pointe-aux-Trembles, Olivier Michel est devenu un adulte de confiance pour plusieurs jeunes au cours des trois dernières années. Dévoué à améliorer leur qualité de vie, il les appuie dans leurs projets, leurs problèmes et leurs défis.

Dans un parc près des Habitations Séguin, M. Michel résume humblement le travail qu’il fait au sein de l’organisme Prévention Pointe-de-l’Île dans le quartier. En assurant une présence dans les parcs, près des écoles, bref, «où il y a des jeunes», il  œuvre à les «écouter, accompagner, et référer» en toute confidentialité.

«Par exemple, tu as une entrevue, tu es stressé tu as besoin de quelqu’un pour y aller? Je vais avec toi. C’est la première fois que tu vas te faire dépister, t’es nerveux, je vais t’accompagner au CLSC», illustre-t-il.

Gardant toujours un œil sur les adolescents qui l’entourent, il s’interrompt pour aider l’un d’entre eux dans ses démarches de recherche d’emplois. Peu après, il repère une jeune fille qu’il voit hésiter à se mêler aux autres. «Ils ont plus peur de toi que toi t’as peur d’eux!»

Salim, intervenant de milieu pour Prevention Pointe-de-l’Île, profite de ces interventions pour souligner l’importance de la présence de M. Michel sur le terrain. Un travail essentiel pour les jeunes, mais aussi pour ses collègues dans leur travail d’intervention. «C’est un travail très nécessaire ici, c’est notre sentinelle pour voir toutes les problématiques au sein du quartier.»

L’hébergement, un enjeu dans l’Est

M. Michel ne passe pas par quatre chemins, des jeunes qu’il accompagne vivent de nombreux enjeux: problèmes de toute sorte avec leurs parents, décrochage scolaire, consommation de drogue.

C’est cependant l’absence de ressources en hébergement dans l’est de Montréal qui représente l’enjeu majeur, soutient-il. Une situation complexe lorsqu’un adolescent doit quitter le milieu familial en raison d’un conflit.

Certains se tournent alors vers le couchsurfing, ce qui amène aussi son lot de problèmes. D’autres doivent être envoyés dans des ressources à l’extérieur de l’arrondissement.

«Ce jeune, je dois faire tout ce que je peux pour faire une médiation avec les parents. Sinon, je n’ai pas d’option. Tu l’amènes dans une ressource au centre-ville, avec des gens qui prennent de la drogue dure, de la grosse criminalité. Et là, tu le perds.»

Garder les jeunes occupés

Travailleur de rue depuis 6 ans, dont trois à Pointe-aux-Trembles, M. Michel indique adorer son travail. Il concède cependant que la dernière année a amené son lot de défis. «Les jeunes sont plus déprimés. Et avec le couvre-feu, les yeux que j’avais avant, je les avais un petit peu moins.»

Afin de garder ces jeunes accrochés, M. Michel organise d’ailleurs des activités de temps en temps. En terminant l’entrevue, il quitte pour animer un atelier qu’il a mis sur pied pour que les jeunes se créent des activités de bénévolat.

«Ça leur donne un peu d’expérience, de voir leurs limites, leurs capacités. C’est important que les jeunes fassent quelque chose, car quand ils ne font rien, c’est là le bordel», rit-il.

«Mais c’est aussi un enjeu. Il n’y a pas grand-chose à faire à Pointo pour les jeunes.»

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