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De Montréal à Charlevoix: récit d’une nomade

Heidi Spühler
Heidi Spühler Photo: Coralie Hodgson, Métro Média

Heidi Spühler a tout laissé tomber il y a trois ans pour entreprendre un périple de 14 semaines à pied. Un récit transformateur qu’elle relate dans son livre, Le fabuleux périple d’une aventurière intuitive.

En 2018, Heidi Spühler vit une «écœurantite» : depuis un moment, la coach en entreprise n’a plus le feu sacré.

«Je savais que je n’étais plus à la bonne place, je n’étais pas sur mon X, ni au niveau professionnel ni au niveau de l’habitat.»

Le déclic se fait lors d’une séance de groupe de travail avec des entrepreneurs. Quelqu’un demande à la sexagénaire ce qu’elle ferait si elle n’avait aucune contrainte : du tac au tac, elle lance qu’elle « partirait, marcherait, irait connecter avec les gens».

Quelque temps après, elle laisse son appartement de Pointe-aux-Trembles et donne ses biens à la Saint-Vincent de Paul. Sans itinéraire et munie d’un simple sac à dos et de bâtons de marche, elle entreprend un périple de 14 semaines.

Des rencontres touchantes

Marchant jusqu’à une trentaine de kilomètres par jour, Mme Spühler tente constamment, au fil de «références, de rencontres et de discussions», de trouver un toit différent pour dormir. Le tout en échange de sa bonne humeur, d’un peu de ménage ou simplement de son énergie.

«Les gens ne sont plus habitués de se faire écouter, surtout les gens plus âgés. Quand j’arrivais, j’oubliais ma fatigue, je me mettais à leur disposition.»

Parfois heureux, parfois inconfortable, ce nomadisme l’a menée vers une soixantaine de maisons différentes. Elle retient cependant surtout «les histoires touchantes» qu’elle a vécues.

Par exemple, celle d’une dame vivant dans une minimaison avec ses quatre enfants. Bien que la femme vivait un moment difficile, elle a partagé sa demeure avec confiance.

«J’aurais voulu la sauver. Tout ce que je pouvais faire, c’était de faire son ménage. Je pense encore à elle.»

Adopter le nomadisme

S’il est vrai que l’ex-Pointelière a ralenti la cadence depuis la fin de son périple à Charlevoix, elle n’a pas encore repris racine. «Je ne change pas toutes les deux semaines, mais j’en suis à ma 19e place depuis trois ans.»

Quelques mois après la publication du premier tome de ses aventures, elle pense déjà au deuxième, qui relaterait possiblement cette deuxième étape de nomadisme.

Aujourd’hui, si elle souhaite partager un message, c’est celui qu’à soixante ans, on peut encore faire beaucoup et écouter les forces qui nous appellent à changer. Même si cela demande de faire preuve d’un peu d’«innocence».

«On est dans un paradoxe, on n’a jamais autant parlé de s’épanouir, de réaliser nos rêves. En même temps, on a des prisons dorées, et des fois on n’a pas le guts de sortir de là.»

En 2018, Heidi Spühler décide de quitter la métropole pour marcher jusqu’à Charlevoix. Bilan en chiffres de son escapade.

  • 110 :  Le nombre de jours qu’a duré le périple.
  • 1332 : Le nombre de kilomètres parcourus à pied.
  • 525 : Le nombre de kilomètres parcourus en autostop.
  • 61 : Le nombre de maisons visitées.

Pour se procurer le livre

On peut se procurer le livre dans des librairies indépendantes reliées au réseau Les libraires, à la librairie Raffin de la Place Versailles, sur Amazon, ou en écrivant à heidi.spuhler@gmail.com.

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