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Le SCFP 301 blâmé pour ne pas avoir défendu un col bleu de RDP-PAT

Les événements en cause ont eu lieu en 2019. Photo: iStock

Le Tribunal administratif du travail a tranché en faveur d’un col bleu de l’arrondissement Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles alléguant que le Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal (SCFP 301) ne l’a pas défendu convenablement.

Croyant avoir été rétrogradé injustement à la suite d’une formation qu’il a échouée en août 2019, le col bleu, qui travaille à titre de chauffeur opérateur d’appareils motorisés, a sollicité le SCFP 301 dans l’espoir qu’un grief soit déposé, en vain. Il s’est alors tourné vers le Tribunal administratif du travail qui, en décembre dernier, a conclu que le Syndicat ne s’était pas correctement acquitté de son devoir de juste représentation et avait agi de façon «sommaire et superficielle» dans le traitement de la plainte.

La plainte a ainsi été déférée à un arbitre de griefs, qui devra trancher sur le fond du litige, et ce, aux frais du Syndicat.

Échecs ou mésentente?

L’histoire remonte à août 2019, alors que le plaignant échoue une formation obligatoire sur le camion-grue, ce qui entraîne sa rétrogradation par la Ville de Montréal.

Or, selon ce qu’on peut lire dans le jugement du Tribunal administratif du travail, il s’agissait du deuxième événement impliquant le plaignant et le même formateur, lui-même col bleu.

Quelques mois plus tôt, soit en avril 2019, lors d’une évaluation sur une «arroseuse», le formateur en question aurait demandé au plaignant de faire un exercice qui n’avait pas été abordé en formation, pour ensuite le faire échouer. Après un débat «houleux», le formateur lui aurait finalement attribué une réussite partielle.

Lors de la formation d’août 2019, le formateur invoque «de multiples difficultés dans les manœuvres et l’opération de la grue» pour justifier son verdict d’échec. Le plaignant, lui, attribue cet échec au fait que l’on «n’aime pas [s]a tête». Il fait donc appel au SCFP 301 pour défendre sa cause.

Tel qu’on peut le lire dans le jugement du Tribunal du travail, le directeur adjoint du Syndicat mène une courte enquête sur la situation, mais sans prendre contact avec le plaignant au moment de l’analyse, pour finalement statuer qu’il n’y a pas matière à grief.

Il précisera plus tard au Tribunal que s’il avait eu connaissance de l’incident antérieur avec le formateur, «il aurait pu changer sa décision et déposer un grief».

«Injuste et arbitraire»

«En ignorant l’incident antérieur dans son analyse, le directeur adjoint a fait en sorte que le Syndicat a adopté, en temps utile, une vision «en silo» des événements qui se sont succédé, sans véritable vue d’ensemble sur la situation réelle du plaignant», soutient le Tribunal administratif du travail.

Le Tribunal estime par ailleurs que les démarches entamées par l’agent de grief dans son enquête auprès des personnes concernées n’ont pas eu lieu dans une période «pertinente au litige».

Le Tribunal se montre également critique face aux propos du directeur adjoint, qui aurait affirmé qu’en cas d’échec de formation, il dépose rarement de grief puisque les formations sont dispensées par un col bleu, «considéré comme l’autorité compétente pour donner une attestation».

«Le caractère injuste et arbitraire du comportement adopté est ici manifeste et il a visiblement vicié tout le reste», peut-on lire dans le jugement.

Appelé à réagir, le SCPF 301 a indiqué qu’il ne commentait pas ses dossiers internes.

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