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Suicide: l’appel à l’aide d’un enfant de 10 ans

Photo: Patrick Deschamps/TC Media

Penser que son enfant de 10 ans pourrait avoir envie de se suicider, n’est pas une situation facile à vivre. C’est pourtant ce que Manon Pagé, une mère de Pointe-aux-Trembles, a dû affronter à l’aide des professionnels du centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine.

C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle a décidé d’organiser une campagne de financement au profit de la Fondation du CHU Sainte-Justine, où des spécialistes en santé mentale et psychiatrie pour enfants ont aidé la famille à surmonter la tempête qui a duré près de quatre ans.

«Nous avons passé des moments très difficiles, où nous ne savions plus trop quoi faire. Les médecins de Sainte-Justine ont toujours été là pour nous épauler et faire des suivis, raconte la mère. Nous avons eu un excellent service, rapide, alors je voulais redonner un peu à cette hôpital qui aide beaucoup d’enfants.»

Le 11 avril dernier, elle a organisé un quillethon au Salon de quilles Bellevue Saint-Georges où elle a réuni une centaine de personnes. L’événement a permis d’amasser près de 600$.

«Je voulais redonner à l’hôpital oui, mais aussi faire savoir à mon fils que nous sommes tous là pour le supporter dans son cheminement», indique Mme Pagé.

Le cauchemar de Jason
Âgé d’à peine 10 ans, Jason Leblanc a dû surmonter des épreuves de santé difficiles qui l’ont déstabilisé à plusieurs reprises au cours des dernières années.

«Tout a commencé en 2011, lorsque nous nous sommes aperçus que quelque chose n’allait pas bien à l’école, explique Mme Pagé. Nous l’avons fait évaluer par des spécialistes et nous avons reçu plusieurs diagnostics qui ont affecté la vie de Jason.»

En effet, après avoir subi plusieurs tests, le petit, qui avait alors 6 ans, a été diagnostiqué avec le trouble déficitaire de l’attention (TDH) avec hyperactivité. Quelques jours après, on annonçait à la famille que l’enfant souffrait également de dyslexie-dysorthographie.

«Cela a été très difficile pour Jason d’apprendre qu’il n’était pas comme les autres enfants. Il a doublé la deuxième année et ça l’a affecté beaucoup», confie Mme Pagé.

Quelques mois plus tard, lors d’une visite à l’hôpital, les parents ont appris qu’il avait également des problèmes d’audition à l’oreille droite.

«Une bactérie a perforé son tympan qui a dû être reconstruit en 2012, raconte la mère. Il a subi plusieurs interventions à son oreille parce qu’il y a eu des complications à la suite des chirurgies.»

Mais, ce n’est pas tout. À l’hiver 2013, l’enfant a confié à ses parents qu’il voyait des «petits picots noirs» à l’occasion.

«J’ai appelé Info-Santé. Une infirmière m’a dit qu’elle ne voulait pas me faire peur, mais que je devais me rendre d’urgence à un établissement de santé car ça ressemblait au début d’une crise d’épilepsie», indique Mme Pagé.

C’est ainsi que l’enfant a également été diagnostiqué avec de l’épilepsie.

Une macabre découverte
Fatigué de devoir passer beaucoup de temps à l’hôpital et de voir sa santé se détériorer, Jason a arrêté de confier ses problèmes à ses parents.

«Sa situation empirait. Il faisait des hallucinations auditives et visuelles et il ne nous en parlait pas. Il avait peur. Il ne dormait pas bien et ne voulait pas retourner à l’école. Un jour, avant les Fêtes, j’ai trouvé quelque chose qu’il avait écrit dans l’un de ses cahiers. Il disait qu’il était «tanné» de voir des picots noirs et qu’il allait demander à quelqu’un de le tuer.»

La mère, qui était toute seule au moment de la découverte, a imaginé le pire.

«Je n’ai pas de mots pour expliquer comment je me sentais. Je suis devenue paranoïaque. Je me demandais s’il n’allait pas se placer devant une auto ou s’il n’allait pas fuguer à un certain moment», dit-elle.

De l’aide
La petite famille a reçu de l’aide de la part des spécialistes de l’hôpital, ainsi que des enseignants de l’école primaire Notre-Dame à Pointe-aux-Trembles.

«On nous a expliqué qu’il n’avait pas vraiment envie de se suicider, mais que c’était plutôt un appel à l’aide. Même chose du côté des hallucinations, ce n’était pas de l’épilepsie, mais de l’anxiété et de la peur. Il lui reste encore beaucoup de chemin à faire, mais il va mieux. Tout ça grâce au professionnalisme des spécialistes que nous avons rencontrés et à qui je serais toujours reconnaissante», conclut Mme Pagé.

 

 

 

 

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