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Centre de jour de PAT: «redonnez-nous notre infirmière»

Photo: Patrick Deschamps

Dans une lettre adressée au premier ministre et envoyée à TC Media, une femme de 83 ans dénonce la réduction de services au centre de jour pour aînés de Pointe-aux-Trembles. Les personnes âgées qui fréquentent l’établissement n’ont plus un accès direct à l’infirmière qu’ils pouvaient consulter de façon régulière auparavant.

Le centre de jour qui est fréquenté présentement par une centaine de personnes, offre des activités et des soins aux aînés afin de les aider à maintenir leurs capacités physiques et mentales. Il est sous la direction du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSS) de l’est de l’Île de Montréal.

Celui-ci veillait à ce qu’une infirmière soit sur place quatre demi-journées par semaine. Les aînés pouvaient la consulter à n’importe quel moment, à leur guise. Or, cette infirmière n’est plus présente depuis mars.

«Avant, nous pouvions aller la voir à son bureau plusieurs fois par semaine, maintenant, nous ne la voyons plus», explique Anita Boudreau, résidente du quartier et auteure de la lettre envoyée à TC Media.

Louise Dugré qui fréquente l’établissement depuis près de cinq ans, craint aussi la réduction de services.

«Je m’aperçois qu’il y a des services que nous avions auparavant, que nous n’avons plus et ça me fait peur», confie l’aînée.

Les deux dames craignent que ces réductions ne soient qu’un premier pas vers la fermeture définitive du centre.

«Nous avons besoin d’avoir une infirmière disponible pour nous sur le champ. Avant c’était facile de la consulter, on savait son horaire et on n’avait qu’à aller dans son bureau, indique Mme Dugré. De plus, si quelque chose arrivait pendant nos visites, nous savions qu’elle était là pour les urgences, maintenant, ça me fait un peu peur d’y aller sachant qu’elle n’est pas là si quelque chose arrive.»

Autant Mme Boudreau que Mme Dugré estiment que leur vie ne serait pas la même sans la présence de spécialistes dans le centre de jour qu’elles visitent.

«Avant ça, je prenais des antidépresseurs, je ne m’alimentais pas suffisamment et je visitais les hôpitaux très souvent, confie Mme Boudreau. Depuis que je fréquente le centre de jour, je suis sortie de mon isolement et je me sens beaucoup mieux.»

Pour sa part, Mme Dugré, va jusqu’à dire qu’elle ne serait peut-être plus là si elle n’avait pas rencontré les spécialistes du centre de jour.

«C’est grâce à une infirmière que j’ai rencontré là que j’ai eu droit au transport adapté, explique l’aînée qui souffre de l’œdème des jambes. On changeait également mes bandages et on m’écoutait quand je me sentais déprimée.»

Pas de fermeture prévue
Dans un article publié par Le Devoir en mai dernier, on dénombrait au moins une dizaine de fermetures de centres de jours à travers la province, dont deux dans l’ouest de Montréal.

Du côté du CIUSS de l’est de l’Île de Montréal, on signale qu’on ne prévoit pas la fermeture du centre de jour.

«Nous sommes en train de revoir la pertinence de l’utilisation de nos ressources professionnelles dans nos établissements de santé afin de nous assurer que les bons services sont adressés aux bonnes personnes», indique Danièle Bernard, directrice du programme soutien à l’autonomie des personnes âgées.

Elle ajoute que cette réorganisation de services, ne devrait pas avoir d’impact négatif sur les services offerts aux ainées des centres de jour du secteur.

«Chaque personne est suivie de près par un intervenant qui s’assure que ses besoins sont comblés, explique Mme Bernard. Cet intervenant pourra, par exemple, référer les aînés à l’infirmière lorsqu’il détermine que c’est nécessaire. Ce n’est pas parce qu’on ne voit pas l’infirmière à tous les jours, qu’elle n’est plus disponible pour des consultations.»

Le CIUSSS indique que l’infirmière fera la tournée des trois centres de jour de la région (Pointe-aux-Trembles, Rivière-des-Prairies et Pierre-Joseph-Triest) à toutes les semaines. Elle participera également au processus d’admission des nouveaux utilisateurs ainsi qu’à l’évaluation de leur état de santé.

Du côté du syndicat des professionnels en soins de santé de la Pointe-de-l’Île, on indique que tout a été fait dans les normes.

«Nous serons toujours contre la réduction de l’offre de services aux citoyens, mais jusqu’à maintenant, tout a été fait dans les normes», signale Marie-Chantal Mireault, présidente locale du syndicat.

Présentement une vingtaine de personnes sont sur la liste d’attente des centres de jour de la Pointe-de-l’Île. Le délai d’attente est de 28 jours ouvrables, selon les chiffres fournis par le CIUSSS de l’est de Montréal.

 

 

 

 

 

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