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Lettre ouverte à Philippe Couillard

Photo: Patrick Deschamps / TC Media

Monsieur le premier ministre, nous sommes des citoyens et citoyennes à part entière. Nous avons travaillé toute notre vie, avons payé des impôts et continuons d’en payer, avons participé à l’économie du Québec et avons bâti le Québec.

La société nous doit respect et reconnaissance. Nous avons droit à tous les services que requiert notre situation. C’est un dû M. Couillard.

Je demeure seule, je prenais des antidépresseurs, je ne m’alimentais pas suffisamment, je visitais les hôpitaux très souvent. Aujourd’hui depuis que je fréquente le centre de jour de Pointe-Aux-Trembles, je suis sortie de mon isolement morbide, je ne prends plus d’antidépresseurs, je m’alimente normalement et je me garde éloigné des hôpitaux, ce qui permet aux cas plus urgents d’avoir un lit.

Le centre de jour de Pointe-Aux-Trembles, dirigé par un personnel exceptionnel, m’a permis de vivre une vie plus équilibrée physiquement et surtout moralement. Au centre de jour, nous avons une équipe extraordinaire qui ne ménage rien afin de nous procurer un milieu où il fait bon vivre.

Ces personnes comprennent les aînés, écoutent leurs problèmes avec empathie et respect. Elles nous aident à accepter notre manque d’autonomie et à apprécier les beaux côtés de la vie.

M. Couillard vous êtes informé du nombre inquiétant de suicides chez les personnes âgées. Pourtant, nous sommes dans un pays prospère; ce sont des personnes seules, abandonnées, qui sombrent dans le désespoir…. Elles ont grandement besoin de ce support.

Pour toutes ces raisons, ne touchez pas à notre centre de jour de Pointe-aux-Trembles, c’est notre oasis de bonheur animé par un personnel qui donne tout afin de nous rendre la vie plus agréable.

C’est ce grand respect envers nous, qui nous permet de vivre avec dignité. Vous nous avez déjà enlevé les services de notre infirmière, service essentiel, dans notre milieu de vie.

«Un matin une dame se présente au centre, au cours de l’avant-midi elle ressent une douleur à l’estomac. L’infirmière intervient. Constatant le danger, appelle immédiatement l’ambulance. Cette dernière est conduite à l’hôpital où on diagnostique une crise cardiaque». Qu’aurions-nous fait sans la présence de l’infirmière ? Que serait devenue cette dernière… Qu’en pensez-vous monsieur le premier ministre? Des situations similaires elles se répètent très souvent Nous sommes des personnes âgées qui avons absolument besoin de soins. Nous avons tout donné au Québec. Ne méritons-nous pas d’être écoutées et respectées dans nos besoins?

Redonnez-nous notre infirmière, notre travailleuse sociale et notre nutritionniste. Nous en avons grandement besoin. Elles favorisent, à tous nos ainées, une vie saine et joyeuse.

Auriez-vous refusé cela à votre mère?

Au nom de toutes les personnes âgées je vous demande de nous permettre de vivre pleinement et avec dignité nos derniers jours.

Anita Boudreau, bénéficiaire reconnaissante du centre de jour de Pointe-Aux-Trembles

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