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Pointe de l’île: des rives jonchées de déchets

Les débris de plastique et styromousse occupent le premier rang de la liste noire canadienne du Grand nettoyage des rivages canadiens, qui révèle les douze types de déchets qui y sont les plus communs. Les mégots de cigarettes occupent la deuxième position. Photo: Amélie Gamache/Métro Média

L’eau qui avait envahi les rivages du bout de l’île se retire tranquillement, laissant derrière elle des déchets de toutes sortes, emmenés par les crues. Pour constater l’ampleur du phénomène, L’Informateur est allé sur le terrain avec une représentante de ZIP Jacques-Cartier, organisme ayant pour mission la protection, la réhabilitation et la mise en valeur des rives du Saint-Laurent.

Pneu, jouets, enveloppes de condoms, pot de vers à pêches, semelles, sachets de marijuana : les trouvailles insolites ont été nombreuses lors de la courte balade effectuée sur les rivages près de l’intersection de la 132e Avenue et du Boulevard Gouin, à l’extrême pointe de l’île, et ceux de l’île Haynes, que l’on peut rejoindre via un petit pont voisin.

Ce qui surprend encore davantage, c’est le nombre incalculable de morceaux de styromousse, de tasses à café, de bouteilles d’eau, de bouchons et de fragments de plastique qui sont répartis partout.

« Le styromousse se défait en tout petit morceaux, ce qui le rend très difficile à ramasser, remarque Ariane Marchand, chargée de projet au ZIP Jacques-Cartier, qui a accompagné la journaliste dans sa visite. Le plastique aussi se défait en microbilles. Les poissons le mangent, ça crée de la bioaccumulation dans la chaîne alimentaire. »

Ce secteur est un endroit où le débit d’eau est plus lent, vu la proximité entre la ville et l’île, et les rejets de toute sorte sont alors plus nombreux à s’y accumuler et se déposer sur les rives lorsque le niveau d’eau redescend.

Si la majorité des détritus y ont aboutis emmenés par le vent, ou après un voyage par les égouts fluviaux, certains sont clairement laissés sur place par des fêtards. Sur l’île Haynes ont été repérés quelques sites abandonnés de feu de camp, agrémentés de chaises, bouteilles de bière et sacs de vidange éventrés.

« Nous sommes contraints à l’inaction pour le moment, et ne pouvons faire de grandes opérations nettoyage, car il y là un habitat d’oiseaux migrateurs. Nous devons attendre qu’ils aient quitté le site pour ne pas les déranger. » – Sylvie Bibeau, directrice-générale du ZIP Jacques-Cartier

Une corvée de nettoyage est à l’agenda le 21 septembre prochain.

Éternelle renouée

La renouée du Japon croît dans tous les environnements et est l’une des premières plantes à pousser dans les coulées de lave refroidies des volcans. Le comité ZIP Jacques-Cartier assurera des suivis sur les sites de contrôle jusqu’en 2022.

De grandes tiges, semblable à du bambou, occupent la quasi-totalité du rivage d’où l’expédition de reconnaissance est partie. Il s’agit de renouée du japon, une espère envahissante originaire d’Asie, qui élimine la biodiversité sur place et pousse à une vitesse de 3 à 5 centimètres par jour au printemps.

Ses rhizomes peuvent s’enfoncer à plus de deux mètres de profondeur et s’étendre latéralement sur sept mètres.

« C’est difficile à enlever, surtout que les deux tiers de la plante sont sous la terre, affirme Ariane Marchant. On aimerait l’enlever ici, mais c’est trop profond : il faudrait excaver, mais c’est complexe d’obtenir les autorisations nécessaires. »

Il y a deux ans, le comité a inauguré des zones de contrôle, aux parcs Clémentine-de-la-Rousselière et Ernest-Rouleau, où ils ont installé des toiles et planté plusieurs saules pour faire de la compétition.

Le comité fait un suivi des repousses, mais la plante est coriace. À chaque deux semaines, ils retournent arracher de nouvelles pousses. Comme des fragments de rhizome peuvent rester en dormance pendant 10 ans dans le sol, la bataille sera de longue haleine.

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