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Des citoyens sur le terrain pour le Boulevard Gouin

Photo: Clara Loiseau / L'Informateur RDP

Plusieurs citoyens se sont rassemblés mardi soir lors d’une marche exploratoire du boulevard Gouin. Leur constat est limpide, il y a beaucoup à faire pour rendre l’accès à cette artère historique plus sécuritaire et convivial pour les piétons et les cyclistes.

Malgré un temps pluvieux et froid, une quinzaine de citoyens et représentants d’organismes se sont réunis mardi soir dans le cadre d’une marche exploratoire pour identifier les problèmes rencontrés par les piétons et cyclistes qui emprunte le boulevard Gouin. Une démarche, organisée par l’organisme Prévention Pointe-de-l ’Île, qui permettra de déposer un dossier à la mairie de l’arrondissement et de la Ville de Montréal afin de pousser à la réfection de l’artère.

Alors que deux petites filles entonnent Sur ma Route du collectif Kids United au micro, les citoyens se rassemblent sur la place du Parc Saint-Joseph. Une quinzaine de résidents sont présents, accompagnés des organisateurs de Prévention Pointe de l’Île et de l’organisme AQDR.

L’excursion débute à peine et il ne faut pas faire cinq mètres pour que de premiers constats soient faits. Trous, resurfaçage qui s’enlèvent à coup de pied et trottoirs inexistants commencent dès l’Église Saint-Joseph de Rivière-des-Prairies. Sur près d’un kilomètre de marche, pas un trottoir, mais un nombre de trous indécent.

Un véhicule de la SPVM est même présent pour assurer la sécurité des citoyens présents. « C’est tellement dangereux qu’on a besoin d’une escorte de la police pour marcher ici », s’amuse l’un des participants.

Avec une seule ligne blanche qui délimite la zone piétonne, les promeneurs sont dans l’obligation d’emprunter soit la voie réservée aux voitures, soit celle des cyclistes ou de marcher sur les terrains des maisons bordant la rue. « En tant que piéton ou cycliste, on a peur de se faire frapper », confie Mme Tastayre, qui atteste ne plus emprunter le boulevard à vélo à cause de ce sentiment d’insécurité.

Sur le chemin du retour, l’accompagnement policier n’étant plus là, il est facile de se rendre compte que les automobilistes ne respectent pas la limitation de vitesse de 40 kilomètres/heures dans le secteur.

Pas de place pour les piétons et cyclistes

Artère montréalaise historique, le boulevard Gouin se caractérise par sa verdure, son riche patrimoine et sa vue imprenable sur la rivière des prairies. Tous sont d’accord pour dire qu’il y a un énorme potentiel.

Le cadre semble également idyllique pour une balade agréable à vélo au bord de l’eau, la réalité est très différente. Comme le souligne Ivan Dussault, vice-président de l’organisme AQDR – Pointe-de-l’Île, « le piéton n’a pas sa place ». Et les vélos non plus. Avec des poteaux électriques au milieu des voies qui sont déjà étroites, les cyclistes ne sont pas servis. Difficilement praticable, la voie est jonchée de trous. Et leur resurfaçage est rare, comme le souligne Mme Tastayre, « ils comblent les trous jusqu’à la ligne blanche, mais pas sur la piste des vélos ».

Si des travaux de resurfaçage sont prévus en juillet, il faudra encore attendre pour une revitalisation complète. Corinne Tastayre aimerait voir son boulevard comme « le prochain canal Lachine », mais elle sait que l’attente va être longue.

Gouin au top du pire

Si la réputation du boulevard Gouin n’est plus à faire, Roxanne Milette, conseillère à Prévention Pointe-de-l’Île, rappelle que cette route est « un frein immense pour les piétons et les cyclistes ». Alors que les votes pour élire la pire route du Québec 2019 sur le site de CAA-Québec sont clôturés depuis le 24 mai, le Boulevard Gouin est en bonne voie pour une nouvelle victoire. Les résultats seront d’ailleurs annoncés dans la semaine du 9 juin. Annie Gauthier, porte-parole de CAA-Québec affirme que cette année compte un nombre record de votes, pas moins de 21000.

Corinne Tastayre, citoyenne de l’arrondissement, s’est beaucoup mobilisée sur les réseaux sociaux pour que Gouin soit de nouveau premier. Citoyenne très impliquée pour la cause de cette route, elle se réjouit d’ailleurs de ce nouveau palmarès. Depuis plusieurs années maintenant, elle souhaite protéger le « joyau en manque d’amour » qu’est le boulevard Gouin. Elle a notamment participé à l’élaboration du Plan directeur de revitalisation du boulevard Gouin déposé en 2015.

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