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Un atelier dans RDP pour briser les tabous de la maltraitance envers les aînés

Photo: Clara Loiseau / L'informateur RDP

La maltraitance envers les aînés a de nombreux visages, souvent inconnus. Un atelier pour démystifier ce problème a eu lieu dans Rivière-des-Prairies afin de donner des outils pour la prévenir et la dénoncer.

Contrairement à la pensée populaire, la maltraitance prend surtout place « dans une relation de confiance, souvent dans le milieu familial », souligne Stéphanie Jobin, organisatrice de l’atelier et chargée de projets communautaires pour l’été à l’AQDR-PDÎ. Craignant de briser les liens familiaux ou être victimes de représailles, peu d’aînés dénoncent les agissements de leurs proches.

Solange Bastien a décidé de participer à cet atelier afin de mieux « cerner et aider les personnes de [son] entourage qui pourraient être victimes. Il y a « trop peu d’informations sur ce sujet, beaucoup de personnes âgées ne savent pas qu’il y a des ressources », explique la dame de 64 ans.

L’institut national de santé publique (INSQ) estimait en 2017 que la maltraitance envers les personnes aînées toucherait entre 4% et 7% de la population de plus de 65 ans au Canada. À l’échelle du Québec, cela représenterait entre 34 000 et 60 000 personnes. Pourtant, en 2016, seulement 2 721 infractions contre la personne commises à l’endroit d’une personne aînée avaient été déclarées à la police, indique un rapport de l’INSQ.

Plusieurs ressources
Stéphanie Jobin insiste sur le fait qu’il « faut dénoncer les actes de maltraitance », mais également adopter des méthodes de bientraitance telles que « l’écoute des besoins, la confiance sur les choix adoptés par les personnes aînés et le respect de l’autonomie de ces personnes ».

Les personnes subissant de la maltraitance, ainsi que les proches et les intervenants peuvent contacter la ligne d’écoute : Aide Abus Aînés au 1-888 489 2287 (ABUS). La Table de concertation des aînés des Rivière-des-Prairies a également réalisé un « Bottin des aînés » afin de recenser tous les numéros qui peuvent répondre à leur besoin.

Sept différentes formes de maltraitance
Comme l’explique Stéphanie Jobin, il n’y a pas que la maltraitance financière et matérielle. « La maltraitance psychologique ou physique ont pourtant des effets tout aussi dévastateurs ». Cela mène souvent à de l’anxiété, de la dépression, un sentiment d’insécurité, un repli sur soi, des idées suicidaires et même le suicide.

Très souvent tabou, la maltraitance sexuelle est bien réelle. En plus des agressions, elle compte la privation d’intimité et le déni de la sexualité.

L’âgisme se rapporte aux préjugés, à l’infantilisation ou au mépris en raison de l’âge.

Souvent considérée comme de la bienveillance, l’imposition de choix, de traitements médicaux, de manière de vivre sont aussi des violations des droits des personnes aînés.

La maltraitance organisationnelle existe, par exemple, dans les organisations privées, publiques ou communautaires. Cela concerne par exemple les heures auxquelles on oblige les personnes aînées à se lever pour leurs soins, les heures de repas ou même les quantités de nourriture qu’ils reçoivent.

 

 

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