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RDP-PAT : Une centaine de signalisations seront analysées

feu piétons
Photo: Clara Loiseau / L'Informateur de RDP

Après le décès de 19 piétons en 2019, Montréal se donne de cinq à huit ans pour ajouter des «feux piétons avec décompte numérique» sur toutes ses intersections avec des feux de circulation. Ceux-ci seront aussi reprogrammés, alors qu’entre 4 à 6 secondes de temps de traverse y seront ajoutées. Dans Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles, ce seront près d’une centaine d’intersections qui seront examinées.

Sur les 101 carrefours munis de feux dans Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles, « 98 devront être analysés en fonction du nouveau guide et feront l’objet de modifications, explique Karla Duval, relationniste à la Ville de Montréal. Trois ont déjà été modifiés », soit Henri-Bourassa au niveau de l’Institut Pinel; la 32e Avenue et l’avenue Sherbrooke Est; et boulevard Armand-Bombardier et l’avenue Blaise-Pascal.

Au total, près de 2000 intersections sur l’ensemble de l’île seront analysées dans le processus. Des 2300 intersections avec feux de circulation sous la responsabilité de la Ville, seulement 315 d’entre elles seraient « protégées » à l’heure actuelle. L’exercice impliquera un investissement de 58,5 M$, soit 43% de plus qu’il était prévu au plus récent budget.

Pour Roxanne Milette, conseillère à l’organisme Prévention Pointe-de-l’Île, « c’est une excellente nouvelle et un grand pas en avant pour la sécurité et le sentiment de sécurité des piétons ». Cependant, elle souligne que certaines intersections très achalandées avec des feux piétons rencontrent tout de même des problématiques, « surtout lorsque la voiture peut tourner en même temps que le piéton qui traverse ».

Dans l’arrondissement, les craintes concernant la sécurité des piétons ont été ravivées le 31 octobre alors qu’une jeune femme a été happée mortellement au coin des boulevards Maurice-Duplessis et Armand-Bombardier.

De l’éducation à faire chez les conducteurs

Appelé à réagir, le directeur des communications au Service police de la Ville de Montréal (SPVM), André Durocher, demeure réaliste. « C’est une bonne initiative […], mais il faut également comprendre que le comportement des usagers est important. »

Il soutient qu’encore « beaucoup d’éducation » doit être menée au niveau des traverses piétonnières. « Les gens ne les respectent pas. Il y a peut-être aussi de la confusion, si les lignes sont blanches ou jaune par exemple », soutient-il.

Un constat partagé par la conseillère de l’organisme, qui déplore que « malgré que toutes les mesures de sécurité nécessaires soient déployées, le comportement des conducteurs peut aussi être à l’origine des collisions ».

Le son de cloche est relativement le même pour le médecin spécialiste à la Direction régionale de santé publique de Montréal, Patrick Morency. « Le fait d’ajouter quatre secondes, c’est vraiment énorme, avance-t-il. Éventuellement, il va falloir donner de l’espace aussi aux piétons, peut-être des terre-pleins. »

L’opposition le veut en deux ans

Le chef de l’opposition, Lionel Perez, a fustigé l’administration Plante pour son manque de planification dans ce dossier, interpellant l’administration à faire beaucoup plus rapidement.

« Ce n’est pas en faisant ça sur huit ans qu’il faut agir », dénonce-t-il.

Perez appelle la Ville à appliquer ces mesures dans un délai de deux ans maximum. « C’est ça, être obsédés par la sécurité des piétons », illustre M. Perez.

Son parti, Ensemble Montréal, déplore que Projet Montréal n’ait quasiment « rien fait pour la sécurité des piétons » depuis 2017.

Sur les 19 piétons décédés cette année à Montréal, 15 d’entre eux avaient 65 ans et plus, d’après les données du corps policier.

En collaboration avec Henri Ouellette-Vézina.

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