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Coronavirus : l’anxiété d’une nouvelle réalité pour les proches aidants

proches aidants
Photo: 123rf

Avec les visites interdites dans les hôpitaux, les CHSLD ou les résidences, la pandémie du coronavirus amène une tout autre réalité pour les proches aidants. Ils ne peuvent plus aller voir les membres de leur famille qui habitent dans ces établissements. Loin des leurs, l’anxiété monte.

Depuis quelques jours, la ligne d’écoute Info-Aidant constate une croissance dans les appels qu’elle reçoit. La circonstance de crise inquiète les aidants naturels, «la situation est vraiment difficile et stressante» pour eux, explique Guillaume Joseph, directeur général de L’Appui, un organisme de soutien aux proches aidants et à leur entourage.

Et pour cause, le gouvernement du Québec a interdit toutes visites le 13 mars. Cette résolution, prise dans le contexte de l’urgence sanitaire, vise à limiter les risques de contagion de la COVID-19 aux personnes les plus fragiles, rappelle Robert Maranda, directeur des communications pour le ministère de la Santé et des Services sociaux.

Une «décision crève-cœur, mais qui permet d’assurer la sécurité des personnes les plus vulnérables», soutient Catherine Dion, relationniste média pour le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Est-de-l’Île-de-Montréal.

Elle souligne que certaines exceptions sont toutefois faites pour toutes les personnes étant en fin de vie.

Cependant, si ces mesures sont contraignantes, elles restent très importantes pour Guillaume Joseph. «Il faut à tout prix éviter que plus de résidences et CHSLD deviennent des foyers de contagion», ajoute-t-il.

Une inquiétude légitime

Comme l’expliquait François Legault, premier ministre du Québec, lors de son allocution quotidienne du 25 mars, trois établissements pour aînés, dont un dans quartier montréalais de Bordeaux, sont actuellement touchées par le coronavirus.

Selon M. Joseph, la majorité des proches aidants téléphonant à la ligne d’écoute comprennent les mesures mises en place. Mais cela n’empêche pas de causer de l’anxiété, du stress et de la frustration à ceux qui se rendent chaque jour au chevet de leur parent.

«On dit souvent que les gens ne peuvent plus aller visiter les proches, mais les aidants naturels ne font pas juste des visites, c’est souvent des soins, des petites douceurs», explique le directeur de L’Appuie.

Si beaucoup gardent espoir, certains vivent plus péniblement les mesures d’éloignement, particulièrement les proches de personnes atteintes de démence.

«L’isolement est beaucoup plus complet pour ces personnes-là, parce que la communication même de personne en personne est difficile en temps normal. C’est sûr qu’à distance, c’est très difficile pour la famille», ajoute M. Joseph.

Aujourd’hui, le directeur de l’organisme explique qu’il «faut faire confiance au personnel soignant qui est en place, qui fait tout dans leur pouvoir pour apporter les soins». Ces professionnels ont également la mission de tenir informer l’entourage de l’état de santé de leur proche.

Des services toujours disponibles

Malgré la crise, les services de base offerts à domicile ou à distance pour venir en aide aux proches aidants restent disponibles.

Ces services sont encore considérés comme des services essentiels. Ils comprennent notamment les services de répit, pour soulager les aidants naturels pendant quelques heures et ainsi leur permettre de faire une sieste, prendre une marche ou faire le ménage et préparer des plats.

La ligne téléphonique Info-Aidant est ouverte à tous les proches aidants souhaitant parler, discuter et «ventiler», ajoute M. Joseph.

«C’est un message d’espoir qu’on veut envoyer aux proches aidants, on veut qu’ils sachent qu’ils ne seront pas seuls pendant les prochaines semaines», confie Guillaume Joseph.

 

Vous pouvez joindre le service Info-Aidant au 1-855-852-7784 ou par courriel à info-aidant@lappui.org .

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