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Mwali: du militantisme à l’aide alimentaire pour les femmes

Aide alimentaire Mwali
Bienvenu-Olivier Ntumba Photo: Gracieuseté

Pendant la crise sanitaire, l’organisme Mwali a vu sa réalité changer. De structure vouée à alerter sur la condition des femmes auprès du public et des politiciens elle s’est transformée en une aide précieuse dans la distribution de paniers alimentaires dans l’est de la ville.

Depuis 2018, Mwali, organisme à but non lucratif implanté à Montréal-Est, milite contre les inégalités et drames vécus par les femmes: violences conjugales, monoparentalité, handicap…

Pour cela, Bienvenu-Olivier Ntumba et son équipe de bénévoles alertent le monde politique pour amender les lois, interviennent dans les médias, organisent le Gala-Mwali pour mettre en avant le parcours de femmes…

Mais la pandémie de COVID-19 est venu changer du tout au tout leur réalité. «Nous avons dû changer notre fusil d’épaule pour faire face à une autre réalité, celle de l’urgence alimentaire», explique-t-il.

Avec une quinzaine de bénévoles, dès le début du mois d’avril, dans les quartiers de l’Est de la ville les plus touchés par la pandémie comme Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles, Montréal-Nord ou encore Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, Mwali est venue en aide à plus de 300 familles.

Cela en livrant gratuitement plus de 500 paniers alimentaires achetés en fonds propres. «Nous avons bénéficié de dons aussi», précise M. Ntumba.

«On a découvert des réalités auxquelles on ne s’attendait pas. Des femmes, au-delà du fait qu’elles soient vulnérables avaient peur de sortir avec leurs enfants et étaient bloquées chez elles, des pères monoparentaux avec des enfants à charge…», énumère-t-il.

Selon Bienvenu-Olivier Ntumba, cette expérience permettra «d’être plus proche des personnes, cette réalité du terrain pourra améliorer notre rôle de lanceurs d’alerte».

Il pense même à pérenniser le service d’aide alimentaire.

Engagé pour la cause féminine

Mwali, qui veut dire «femme de mérite» en swahili, une des langues parlées au Congo.

C’est dans ce pays troublé par de dramatiques violences faites au genre féminin et aux enfants qu’est né l’organisme de Bienvenu-Olivier Ntumba.

À la fin des années 2010, M. Ntumba était dans son pays d’origine.

«J’ai été choqué par les massacres que vivaient les femmes, les enfants et les grands-parents au Congo. On violait les femmes et leurs bébés, on coupait les seins, arrachait des têtes… », témoigne-t-il.

«J’étais très jeune, j’ai vu toutes ces images et je ne voulais plus jamais voir cela.» C’est ainsi qu’il a commencé à dénoncer toutes ces injustices, ces violences au Congo.

Puis, pour se rapprocher de sa mère, il est parti s’installer au Québec en 2010. Il avait emporté avec lui son organisme et sa ferme intention de venir en aide aux femmes vulnérables.

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