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Un lent retour à la normale dans les garderies

Des garderies et CPE de Pointe-aux-Trembles et de Rivière-des-Prairies peinent à combler toutes les places disponibles dans leurs établissements.
Les garderies peuvent accueillir 75% du nombre d’enfants permis avant le confinement. Photo: 123rf

Alors que le déconfinement se poursuit dans la région montréalaise, des garderies et CPE de Pointe-aux-Trembles et de Rivière-des-Prairies peinent à combler toutes les places disponibles dans leurs établissements. Ces derniers peuvent désormais accueillir 75% du nombre d’enfants permis avant le confinement. Ils pourront revenir à 100% de leur occupation dès le 13 juillet, si la COVID-19 est maîtrisée.

«C’est un peu difficile. Les parents ont encore peur. Ils ne savent pas à quoi s’attendre», résume Luisa Petti, propriétaire de l’une des garderies de Rivière-des-Prairies, Chez Nou-Nou. L’établissement situé sur le boulevard Perras recevait lundi une cinquantaine d’enfants, ce qui représente moins des deux tiers de ses 80 places.

À la garderie Rosette, quelques rues plus loin, seulement une vingtaine des 77 places disponibles étaient occupées lundi. Dans son groupe des 3 ans, Kim Papineau accueillait trois enfants, alors qu’en tout, six places étaient disponibles.

«Au début, les parents étaient inquiets, mais on les a rassurés, explique-t-elle. Ils ont vu qu’on faisait vraiment attention.»

Nouvelle réalité

La vie a beaucoup changé dans les services de garde éducatifs depuis la mi-mars.

Outre le lavage des mains devenu plus fréquent, les masques et les visières font désormais partie du quotidien. C’est sans compter le nettoyage qui s’est intensifié. Des jouets qui étaient désinfectés une fois par jour il y’a quelques semaines le sont désormais après chaque utilisation.

Mais surtout, les parents ne peuvent plus entrer dans les locaux. Ils doivent répondre à un questionnaire à leur arrivée, question de savoir si leur progéniture est susceptible d’être atteinte de la COVID-19. Les éducatrices prennent également la température de chaque enfant à son arrivée. « On n’a pas le choix. On le fait pour assurer la sécurité de tous », souligne Mme Papineau.

Le gouvernement n’impose plus la distanciation physique de deux mètres entre les enfants, au grand soulagement des éducatrices qui n’arrivaient de toute façon pas à la faire respecter.

Un avenir incertain

Au CPE Mademoiselle Pluche, à Pointe-aux-Trembles, le respect des nombreuses autres mesures sanitaires imposées par Québec représente toutefois un véritable casse-tête. La directrice de l’établissement, Jocelyne Caron, songe à réorganiser les horaires pour faciliter la tâche de ses éducatrices, épuisées.

Son établissement atteint pour l’instant le seuil de 75%, avec 60 inscrits, dont 17 étaient absents lundi. Les éducatrices accueillent en grande partie des parents soulagés de pouvoir laisser leurs enfants entre bonnes mains. « Il y’en a qui sont craintifs, on les comprend, mais beaucoup étaient fatigués. Ils avaient hâte [qu’on reprenne leurs enfants] », explique Mme Caron.

Mme Caron ignore toutefois si son CPE pourra maintenir un taux d’occupation de 80% après le 13 juillet, date à laquelle les garderies en zone chaude pourront pourvoir l’ensemble de leurs places. La période estivale s’annonce incertaine en raison des vacances difficiles à prévoir en temps de pandémie et du télétravail qui se poursuit. « Les parents ne savent pas encore ce qu’ils vont faire à la rentrée. Ils attendent de voir ce qui va se passer », explique Mme Caron.

« Dépendant des quartiers, de la clientèle, c’est vrai que les parents sont frileux », confirme Geneviève Bélisle, directrice générale de l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE). Elle souligne que la situation est complètement différente en zone froide, à l’extérieur de Montréal, où certains membres doivent refuser des enfants en raison du manque de places.

Le ministère de la Famille a assuré que les CPE continueront à recevoir leurs subventions même s’ils ne respectent pas le taux d’occupation de 80% jusqu’au retour à la normale, le 13 juillet. L’AQCPE est en discussion avec le ministre pour trouver une solution pour la suite.

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