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Manifestation devant Sanimax : « On n’en peut plus, ça pue »

Les manifestants ont dénoncé les mauvaises odeurs qui se dégagent de l'usine.
Les manifestants ont dénoncé les mauvaises odeurs qui se dégagent de l'usine. Photo: Anouk Lebel/Métro Média

Plus d’une centaine de personnes ont manifesté samedi devant l’usine d’équarrissage Sanimax, à Rivière-des-Prairies, pour dénoncer les odeurs nauséabondes qui s’en dégagent et qui nuisent à leur qualité de vie. « Sanimax doit partir », ont-ils scandé, alors que plusieurs automobilistes klaxonnaient pour les encourager.

« On a en assez de cette odeur de charogne. Tous les étés, ça recommence », a expliqué l’une des manifestantes. Karine Bilodeau soutient que même si elle habite à environ deux kilomètres de l’usine, elle n’échappe pas aux mauvaises odeurs. « Il faut fermer nos fenêtres », dit-elle, exaspérée.

« On ouvre les fenêtres et ça nous réveille la nuit tellement l’odeur est nauséabonde. C’est ça Sanimax », a de son côté témoigné Jacques Bérubé, qui demeure à quelques rues de l’usine depuis neuf ans.

Une semaine d’enfer

Plusieurs citoyens ont vécu une Fête nationale d’enfer, alors que près d’une trentaine de camions remplis de carcasses d’animaux étaient en attente d’être vidés sur le terrain de Sanimax le 24 juin.

Mais les torts causés par l’entreprise dans le quartier vont au-delà des odeurs, ont tenu à souligner les organisateurs de la manifestation.

Sanimax a aussi enfreint la réglementation municipale sur la qualité de l’eau et de l’air, de même que sur le transport des marchandises, a indiqué l’une des organisatrices, Berta Ricciuti.

« C’est un problème qui va au-delà de quelques rues, c’est majeur pour la Ville», a pour sa part affirmé la mairesse de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles, Caroline Bourgeois, qui tenait à être présente pour appuyer les citoyens.

Depuis 2015, plusieurs constats d’infraction ont été contestés par Sanimax. « On est encore devant les tribunaux, on attend des jugements, et pendant ce temps-là, la situation ne s’améliore pas. Mais on reste de bonne foi et on maintient la pression », a souligné la mairesse.

Sanimax veut un dialogue

« On reconnaît aux gens le droit de manifester, d’autant plus que ça s’est fait de façon civile et pacifique », a réagi Vincent Brossard, vice-président de Sanimax.

Il affirme que l’entreprise travaille en collaboration avec la Ville depuis plusieurs mois pour limiter des odeurs et a fait des investissements, entre autres pour améliorer la robustesse de l’usine. Au printemps, l’entreprise avait promis des mesures concrètes pour pallier les odeurs. Ces mesures ont porté fruit et le 24 juin a été une exception, selon M. Brossard.

Il ajoute qu’un comité citoyen a été mis sur pied et devait tenir une première rencontre en avril, ce qui n’a pas eu lieu en raison de la pandémie. Ce comité auquel participent trois citoyens se réunira finalement pour la première fois le 9 juillet.

« On est sincères dans notre approche d’ouverture et de transparence », a souligné M. Brossard, qui se dit convaincu de pouvoir créer « une cohabitation harmonieuse » entre l’entreprise et les citoyens dans les prochains mois.

À la fin de l’été 2019, Sanimax avait d’ailleurs présenté ses excuses à des résidents voisins pour les inconvénients causés par les odeurs nauséabondes.

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