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Deuxième vague: encore des inégalités selon les quartiers

Une clinique de dépistage de Beaconsfield
L’ouest de l’île est relativement épargnée par la recrudescence de cas. Photo: Archives Métro Média

La recrudescence des cas de COVID-19 touche davantage certains quartiers montréalais que d’autres. Comme lors de la première vague, la transmission communautaire explose à Côte-des-Neiges et Montréal-Nord, tandis que l’ouest de l’île reste relativement épargnée.

La semaine dernière, des augmentations de cas étaient observées à Montréal-Nord (53), Mercier-Hochelaga-Maisonneuve (56), Anjou (24), le Plateau-Mont-Royal (76) et Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles (48).

Les nouveaux cas se trouvaient toutefois toujours en deçà de cinq dans les secteurs de l’ouest de l’île comme Kirkland, L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève, Pointe-Claire et Westmount.

«Ce n’est pas surprenant de voir que l’épidémie semble se propager un peu de la même façon que pendant la première vague», note l’épidémiologiste Benoît Mâsse.

Cela ne veut pas dire que les gens de l’ouest respectent davantage les consignes sanitaires que ceux du centre et de l’est, insiste le professeur de santé publique à l’Université de Montréal.

«Ce n’est pas que les gens dans l’Ouest sont plus disciplinés. Il y a d’autres facteurs en cause, mais il nous manque de données pour les identifier avec certitude. » -Benoît Mâsse, professeur de santé publique à l’Université de Montréal

Les travailleurs de la santé et des services essentiels, pour qui le télétravail est impossible, restent concentrés dans les mêmes quartiers que pendant la première vague et demeurent plus à risque de contracter le virus, explique-t-il.

Des données manquantes

Il faut toutefois rester prudent dans l’interprétation des données, en raison du peu d’informations disponibles.

Impossible par exemple pour M. Mâsse d’expliquer la flambée des cas à Outremont (44, soit 183,69 par 100 habitants la semaine dernière).

«On a les cas par quartier, mais on n’a pas l’information sur les sources d’infection. Est-ce que c’est les travailleurs de la santé? Est-ce que c’est les écoles?», demande-t-il.

Ce n’est peut-être aussi qu’une question de temps avant que les quartiers de l’Ouest soient eux aussi touchés par une explosion des cas, ajoute-t-il.

Tracer les contacts sans culpabiliser

La Santé publique compte augmenter le dépistage dans les quartiers les plus touchés par la transmission.

Or, selon l’expert, ce n’est pas suffisant. Il y a du retard à rattraper concernant le traçage des contacts, une des clefs pour maitriser l’épidémie.

Il regrette que le traçage numérique ait été écarté par le gouvernement à la fin de la première vague, au début de l’été.

«On avait tellement de temps pour se préparer, mais le virus a pris de l’avance sur nous. Et ce qu’on sait de la première vague, c’est qu’il ne faut pas lui donner d’avance. Il est extrêmement difficile à rattraper», dit-il.

Selon lui, le gouvernement n’aide rien en dévoilant publiquement des exemples précis à la source de certaines éclosions. «Les gens n’ont pas envie de se faire pointer du doigt aux nouvelles. Ce n’est pas un climat qui encourage les gens à répondre aux appels de la Santé publique.»

Il croit que les informations données à la Santé publique devraient rester confidentielles pour encourager les gens infectés à dévoiler leurs contacts, et, ainsi, faciliter le traçage.

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