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La COVID, un défi de plus pour les raccrocheuses

La pandémie a accentué les défis auxquels les jeunes raccrocheuses font face, selon la FAE. Photo: Archives Métro

Les défis, déjà nombreux pour les jeunes décrocheuses, se sont accentués avec la pandémie de COVID-19, selon la Fédération autonome de l’enseignement (FAE).

Fanny Gauthier-Duchaine s’est décidée au début de la trentaine à revenir sur les bancs d’école. Après quelques tentatives avortées, sa séparation avec le père de son fils a été le catalyseur de sa décision, en septembre 2019.

Fanny Gauthier-Duchaine
Fanny Gauthier-Duchaine est l’une des trois lauréates de la bourse Jeune raccrocheuse.

«Il était temps de finir ce qui m’avait toujours hantée », raconte celle qui rêve de poursuivre ses études en travail social. Pour concrétiser son projet, elle est venue vivre chez sa mère, à Rivière-des-Prairies, après plus de 10 ans de vie commune avec son ex-conjoint.

Mais la pandémie n’a pas facilité les choses.

«Le confinement, c’était épouvantable. Ça ne faisait pas longtemps que j’avais repris l’école et c’est difficile pour moi l’apprentissage à distance», se souvient la jeune femme.

Avec son fils de quatre ans, les garderies fermées, elle n’a pas réussi à avancer ses cours autant qu’elle l’aurait voulu.

«À distance, c’était plus difficile pour moi. J’avais vraiment besoin de la présence physique d’un professeur pour m’aider.» -Fanny Gauthier-Duchaine, étudiante à la formation des adultes au Centre Paul-Gratton

Des défis plus grands

Fanny Gauthier-Duchaine est l’une des trois récipiendaires de la bourse Jeune raccrocheuse de la FAE. Depuis 2012, cette bourse vise à souligner des efforts de jeunes femmes désirant obtenir leur diplôme d’études secondaires ou professionnelles.

Cette année, la FAE a octroyé trois bourses de 2000$ plutôt que deux à cause du contexte de la pandémie.

«Quand on a reçu les histoires des candidates, c’était déchirant, explique Nathalie Morel, vice-présidente à la vie professionnelle à la FAE. Certaines n’avaient pas eu de cours au printemps. On voyait que la pandémie les avait handicapées encore plus.»

Elle ajoute que des étudiantes ont perdu leur emploi et la possibilité financière de poursuivre leurs études.

Plus difficile pour les filles

Le retour sur les bancs d’école après le décrochage pose en soi un défi particulier pour les filles, insiste-t-elle.

Si le taux de décrochage scolaire est plus élevé pour les garçons que pour les filles avant 20 ans, l’écart tend à se resserrer par la suite, en raison des obstacles au retour à l’école par la suite.

«Une des raisons pour lesquelles les filles qui décrochent  ne raccrochent pas, c’est qu’elles deviennent mamans. Qu’elles aient ou non le soutien du père, ça rajoute énormément d’obstacles », explique Nathalie Morel.

Encore aujourd’hui, les données montrent que les mères assument la majorité des responsabilités familiales, même une fois que les enfants entrent à l’école, souligne-t-elle.

Non seulement l’absence de diplôme risque de les condamner à la dépendance et à la précarité économique, mais elle aura une incidence directe sur la scolarité de leurs enfants -garçons ou filles-, justement en raison de leur rôle prépondérant dans l’éducation des enfants.

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