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Le couvre-feu, un autre coup dur pour les restos de quartier

Désiré Steward
Désiré Steward est le propriétaire du restaurant Al’s, sur le boulevard Maurice-Duplessis. Photo: Anouk Lebel/Métro Média

Les restaurateurs de Rivière-des-Prairies pensaient déjà avoir atteint le fond du baril. Mais le couvre-feu imposé par Québec est venu une fois de plus empirer les choses.

Désiré Steward, propriétaire du restaurant de pizzas et sous-marins Al’s, pensait que les clients qui venaient chercher des commandes pour emporter après 20 heures se tourneraient vers la livraison.

Il a été déçu. La livraison, encore possible jusqu’à 1h du matin n’est pas plus populaire qu’avant. Quant aux commandes pour emporter, elles se font rares, même avant 19h30.

«Vers 18h30, il n’y a déjà plus commandes. Avec le couvre-feu, les gens sont pressés de rentrer chez eux», constate lui aussi Carmine Anoia, de Kitchen 73.

«Les gens ont peur de se faire prendre par le temps. Il y a moins de commandes pour emporter, même avant 19h30. » – Désiré Steward, propriétaire de la pizzéria Al’s

Devancer la fermeture

Les premiers jours du couvre-feu, M. Anoia gardait son restaurant ouvert jusqu’à 21h, pour les livraisons.

Voyant le téléphone rester désespérément silencieux, il décidé de devancer la fermeture d’une heure.

«Si ça ne roule pas la fin de semaine, je ne vois pas comment ça peut rouler en semaine le lundi et mardi», laisse-t-il tomber.

Pour l’instant, Al’s reste ouvert pour les livraisons jusqu’à 1h, du moins quelques semaines, le temps de voir si le creux persiste après le choc de l’annonce.

À l’Atelier Duo de Chef, sur l’avenue Fernand-Gauthier, on tente de rester positif.

«C’est sûr que ça nous coupe l’herbe sous le pied, mais on s’adapte», explique le confondateur, Rick-Andy Jean-Baptiste.

Le comptoir de cuisine fusion aux accents haïtiens a recruté des livreurs supplémentaires et fait une refonte de son site Internet, pour ne plus dépendre de tiers comme Uber et DoorDash, par exemple.

Coup dur

Les pertes de revenus s’accumulent pour les restaurateurs du quartier. Désiré Steward estime que son restaurant a perdu 50% de ses revenus depuis le début de la pandémie. «Si ça continue, je vais tomber à 40%.»

De son côté, Carmine Anoia estime que sa cuisine fonctionne à un quart de ses capacités. Heureusement, le restaurant a commencé en décembre à s’occuper des repas des joueurs du Canadien lors des entraînements au Complexe Bell, à Brossard.

«Heureusement qu’on a ça, c’était un peu notre cadeau de Noël», conclut-il.

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