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Des tableaux cousus main par l’artiste Sylvie Lajoie

tableau Sylvie Lajoie
Les Trois compères, une création alliant le papier, le tissu et le fil sur une toile de lin et coton, Sylvie Lajoie a remporté le 2e prix chez les professionnels au Festival des Arts de Mascouche, en septembre 2020. Photo: Gracieuseté/François Brien

L’art de Sylvie Lajoie consiste à faire revivre des souvenirs à travers le tissu et le fil. Une technique qu’elle appelle «dessin sur fil» se basant essentiellement sur la photographie, qu’elle utilise pour créer ses toiles. Qu’il s’agisse de photos ou même de tissus ancestraux, la Prairivoise raconte des histoires sur chacun de ses tableaux.

Mme Lajoie n’a jamais vraiment suivi les règles imposées par l’art — si tant est qu’il y en ait — et a voulu s’exprimer librement assez rapidement. «J’ai voulu quitter les règles et mesures. Je voulais m’exprimer librement et artistiquement» dit-elle. Mais si les règles de l’art, elle ne les suit pas toujours, les règles à mesurer, elles, elle les utilise, car elle est diplômée en Design de mode du Cégep Marie-Victorin et elle a un diplôme d’études collégiales en arts visuels.

Elle gardera «cette obsession du tissu et du fil» qui la mènera à dessiner sur le lin et coton. À cette époque, elle remarque que le tissu «n’est pas mis en avant sous quelconque forme d’art que ce soit». Une des raisons qui lui donnera le goût de pousser un peu plus sa démarche artistique.

Des souvenirs

Tout a commencé par des albums de photos de famille. Certains visages parfois inconnus lui ont donné l’idée de parler d’eux et de leur donner une seconde vie. Des photos retouchées sur Photoshop, agrandies pour la plupart afin de n’en garder que les silhouettes. Les photos sont transposées sur papier et ce dernier est cousu avec le fil. Le papier est la continuité naturelle du tissu.

«La pointe de l’aiguille est mon crayon et le fil devient ma peinture» – Sylvie Lajoie, artiste textile

Ce travail est pour elle une manière de reconnecter avec le temps et son passé familial. «En art visuel, on ne fait pas que créer. On veut transmettre aussi. Les fils qui pendent sur mes tableaux sont synonymes du temps qui passe. Le lien généalogique qui nous lie à ses œuvres.»

Chaque création est unique, pour cela elle discute beaucoup avec la personne afin de s’inspirer de l’histoire et de choisir les tissus et les couleurs adéquats.

Tissus du passé

La passion dévorante du tissu ne s’arrête pas au simple fil qu’elle utilise pour ses dessins sur fil. Sylvie Lajoie s’affaire également à la création de grandes murales comme elle aime les appeler. Des œuvres atteignant parfois 72 pouces de hauteur et 36 pouces de large (183 cm / 92 cm).

Toutes ces œuvres sont des pièces uniques dont les tissus peuvent remonter à des souvenirs lointains et toujours très personnels. «Une cliente m’a un jour donné une nuisette en soie de sa mère que j’ai utilisée pour une œuvre» se rappelle-t-elle.

Comme pour ses dessins sur fil, l’artiste se conte des histoires. Les tissus qu’elle utilise, elle les récupère au Village des valeurs ou bien ce sont parfois les amateurs d’art lors d’expositions qui lui font don de leurs «souvenirs de famille».

«Chaque tissu à son lot de vie. Les textures m’animent et me racontent une histoire. L’ancien a des émotions.»

À quelques mois de sa retraite officielle, Mme Lajoie se réjouit déjà de pouvoir «lancer sa carrière professionnelle», ironise-t-elle. Si en 2009 elle expérimentait encore, depuis 2012 l’artiste œuvre de façon plus «professionnelle». Sa liberté créative est sans limites, même après tant d’années l’artiste tend à expérimenter en permanence et souhaite «ne jamais vouloir se sentir confortable dans ce qu’elle fait.»

Il est possible de visiter le site www.sylvieviola.com pour voir plus d’œuvres de cette artiste.

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