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Arrêté puis libéré en raison d’une «erreur sur la personne»

Jean Gardy Delva estime avoir été victime de profilage racial par le Service de police de la Ville de Montréal le 1er octobre dernier. Photo: Yohann Goyat, Métro média

Un citoyen de Rivière-des-Prairies, Jean Gardy Delva, estime avoir été arrêté de façon arbitraire le 1er octobre dernier. Il se dit victime de «profilage racial», et a déposé une plainte auprès de la Commission des droits de la personne.

M. Gardy Delva est déterminé et ne laissera pas cette affaire sans suite.

«Ce soir-là, ce sont cinq voitures de police et une dizaine de policiers qui ont encerclé la voiture. Moi et mon beau-fils étions terrorisés», se rappelle-t-il.

Le propriétaire du restaurant Griot Plus à Rivière-des-Prairies cherche toujours des réponses qu’il n’a pas réussi à obtenir de la part du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Le soir du 1er octobre, alors qu’il venait chercher ses enfants de 4 et 8 ans après leur cours de patinage à l’aréna Masson, M Gardy Delva et son beau-fils, âgé de 17 ans, ont été menottés et embarqués dans la voiture de police «sans explication».

«J’ai passé les 45 minutes les plus longues de ma vie, témoigne le père de famille. Nous n’osions même pas bouger de peur que ça ne dérape pour rien».

«Erreur sur la personne»

Encore sous le choc, M Gardy Delva est persuadé que cette arrestation aurait pu être évitée si le travail d’enquête avait été fait correctement.

C’est après un long contrôle d’identité et une fouille que le père et son beau-fils ont été libérés, avec pour seule explication qu’ils étaient «au mauvais endroit, au mauvais moment ».

«La police devrait accepter qu’elle puisse faire des erreurs. À cette heure, je ne sais toujours pas pourquoi j’ai été arrêté», s’indigne ce père de famille de 36 ans.

Il affirme qu’il n’en restera pas là et qu’il a bien l’intention de faire la lumière sur cette affaire. M Gardy Delva a déposé une plainte le 6 octobre à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ).

Sombres souvenirs

Cette histoire n’est pas sans qu’à rappeler l’arrestation à tort de Mamadi Camara, en janvier dernier, après l’agression d’un policier.

M. Camara a d’ailleurs tenu à soutenir Jean Gardy Delva lors de la marche contre le profilage racial organisée à Rivière-des-Prairies, le 17 octobre dernier.

Je veux faire la lumière sur cette affaire. J’irais jusqu’au bout des démarches pour obtenir des réponses à cette arrestation non justifiée.

Jean Gardy Delva, citoyen de Rivière-des-Prairies.

«On ne demande pas un traitement de faveur, mais on exige qu’on soit au moins traités comme tout le monde», a lancé M Gardy Delva, faisant référence au fait qu’il ait été arrêté pour sa couleur de peau.

Il souligne que si sa femme n’avait pas été là, la tournure des évènements aurait pu être différente.

«Un policier, pour moi, est un allié. Si j’avais été un criminel, je n’aurais pas collaboré, mais j’aurais plutôt essayé de m’enfuir», commente-t-il.

Le SPVM a été contacté par le journal, mais le service ne commente pas les interventions spécifiques.

«C’est la même chose pour la tenue d’une enquête, afin de ne pas entraîner des risques d’en compromettre l’intégrité. À ce titre, nous ne ferons pas de commentaire sur ce dossier», a répondu Mme Gabrielle Fontaine-Giroux, chargée de communication et relations médias au SPVM.

86 dossiers ouverts pour profilage racial pour l’ensemble du Québec sur l’année 2020-2021. Le chiffre a doublé depuis 2019-2020 et triplé depuis 2018-2019. Depuis le 1er avril 2021, 30 dossiers ont déjà été ouverts.

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