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Une revitalisation attendue depuis plus de six ans reste « sur la glace »

L’espace au coin de la 10e Avenue et de la rue Beaubien Est est inutilisé depuis 2012.
L’espace au coin de la 10e Avenue et de la rue Beaubien Est est inutilisé depuis 2012. Photo:

Un terrain vague de 1230 mètres carrés demeure abandonné depuis 2012 dans Rosemont – La Petite-Patrie, sans qu’aucun projet de développement soit envisagé.

Le lot situé au coin de la 10e Avenue et de la rue Beaubien Est, est inoccupé depuis la fermeture de la chaîne de restauration rapide Dunkin’ Donuts, il y a plus de six ans de cela.

Aujourd’hui, des panneaux d’affichage publicitaire récemment installés forment une palissade sur le pourtour du terrain, cachant de la vue des passants le grand espace, comportant une vingtaine de places de stationnement et un petit édifice, placardé et bariolé de graffitis.

Pourtant, un projet domiciliaire est passé à deux doigts de se concrétiser à cet endroit. Les propriétaires du terrain, Éric Guimond et Nicolas Brabant, voulaient y créer un immeuble résidentiel et commercial mixte, le 3202 Beaubien. Le concept lancé en 2014 promettait même un bâtiment Leadership in Energy and Environmental Design, (LEED), une référence internationale des édifices durables à haute performance. Le site internet détaillant le projet est encore accessible à ce jour.

terrain vague 3202 beaubien

Mais depuis 2015, plus de nouvelles à ce sujet. Le panneau d’affichage installé sur le terrain faisant la promotion de l’immeuble futur est désormais complètement noirci, seule l’adresse civique peinte à l’aérosol blanc y demeure.

Contacté à ce sujet par courriel, la firme de développement Guimond Construction indique que le « projet est sur la glace présentement » et ne désire pas s’avancer sur son avenir, ni sur la raison expliquant son interruption.

Selon les communications de l’Arrondissement de Rosemont – La Petite-Patrie, aucune demande de permis pour la transformation ou démolition des lieux n’a été envoyée de la part des propriétaires jusqu’à présent.

Difficile d’intervenir
La présence de terrains vagues ou inutilisés reste un enjeu délicat pour l’administration publique, dont les outils d’intervention sont limités lorsqu’il s’agit de terrains privés.

« À part racheter le terrain, il n’y a pas grand-chose que nous puissions faire. C’est au bon vouloir du propriétaire », explique François W. Croteau, maire de Rosemont – La Petite-Patrie.

Celui-ci indique que les pouvoirs de l’Arrondissement se limitent surtout en ce qui a terme à l’inspection des bâtiments et à leur sécurisation.

« La Ville peut intervenir dans les cas ou il y a une utilisation non conforme à ses règlements, par exemple dans le cas des stationnements illégaux, mais même dans ces circonstances, il s’agit d’un travail de longue haleine », souligne Véronique Fournier, directrice générale du Centre d’écologie urbaine de Montréal (CÉUM).

Avec son organisme partenaire Lande, le CÉUM est déjà intervenu sur le territoire de Rosemont – La Petite-Patrie pour revitaliser des terrains vagues, comme ce fut le cas pour L’îlot des Murmures, un espace qui était en friche sur la 4e Avenue, près de la rue Masson.

Cette initiative pilotée par le projet de réappropriation urbaine Les Dents Creuses est jumelée à un effort pour répertorier les lots vacants dans la métropole, grâce à la contribution citoyenne. On découvre ainsi une douzaine de ceux-ci dans l’Arrondissement, certains réaménagés par des résidents, d’autres non.

« La réappropriation des terrains vacants et sous-utilisés est un excellent levier d’implication citoyenne et un judicieux moyen de revitalisation des environnements urbains densifiés », souligne Gabriel Larue, administrateur chez Lande.

Effectivement, les récentes nombreuses transformations accompagnées par Lande dans l’arrondissement, telles que L’Îlot des Murmures, l’espace Bonheur Masson, ou autonomes, comme le Carré Casgrain, démontrent l’intérêt grandissant des résidents « à investir leur milieu et s’investir dans leur communauté », selon ce dernier.

« Quand il s’agit de lots privés, il est préférable de faire une réappropriation avec le consentement de toutes les parties, ce qui peut être délicat parfois. C’est certain que ça vaudrait la peine de se munir d’une stratégie municipale pour les terrains vagues privés à Montréal dans ce contexte », indique Mme Fournier.

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