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Société de développement Angus: 25 ans de revitalisation urbaine

Le quartier Angus est reconnu comme l'un des quartiers durables de Montréal Photo: Jason Paré/Métro Média

Il y a 25 ans, la Société de développement Angus (SDA) s’est lancé comme défi de revitaliser les terrains des Shops Angus.

Depuis la fermeture en 1992 de ce complexe industriel voué à la construction des locomotives, une soixantaine d’entreprises avec quelque 3000 travailleurs s’y sont installées. En plus des commerces et des centres de soins, des entreprises telles que les studios Mels et Ubisoft se sont installées dans les bâtiments du Technopôle Angus.

«L’une des forces du site, c’est qu’on est multisectorielle. L’autre avantage, c’est qu’on a surtout des PME québécoises dont les dirigeants travaillent sur place, explique le président et chef de la direction de la SDA, Christian Yaccarini. Alors, quand il y a des difficultés, les gens se serrent les coudes.»

Cette entraide a permis de limiter les pertes d’emploi notamment lors de la crise financière de 2008 ou la crise actuelle de la COVID-19.

Les Shops Angus ont été inaugurés en 1904 par le Canadian Pacific. Le village de Rosemont a été construit autour de l’usine afin d’accueillir les ouvriers.

L’une des plus belles réussites de la SDA a été de mettre en place un écosystème qui favorise la mixité sociale, selon M. Yaccarini. Une mission qui se poursuivra puisque des résidences étudiantes et une école pour autistes s’ajouteront aux logements sociaux d’ici 2025.

Le seul regret du PDG, c’est de ne pas avoir obtenu l’autorisation de bâtir une école primaire. «On ne comprend pas la décision [du ministère de l’Éducation]. On est en plein boom immobilier sur et autour d’Angus, souligne-t-il. Il y a beaucoup de nouvelles familles et les écoles autour sont à pleine capacité.»

Ailleurs

M. Yaccarini est particulièrement fier de l’autonomie financière de la Société de développement Angus. «C’est un succès financier, pas seulement social. On avait emprunté 32 M$ aux gouvernements et on l’a remboursé», affirme le PDG.

C’est ce qui a permis à l’entreprise d’économie sociale de développer d’autres secteurs que le Technopôle Angus. Depuis presque 15 ans, la SDA a été responsable de plusieurs grandes constructions telles que l’édifice à vocation culturelle 2-22 et le Carré Saint-Laurent dans le Quartier des spectacles, ou encore la maison d’Haïti dans Saint-Michel.

De nouveaux projets sont également envisagés, comme la revitalisation du Vieux-Pointe-aux-Trembles, où six blocs sur la rue Notre-Dame Est ont été récemment rachetés par la SDA. La société a également l’intention de faire du développement dans Montréal-Nord.

Sans vouloir minimiser les deux morts à Québec la fin de semaine dernière, Christian Yaccarini considère que la situation dans ce quartier est beaucoup plus inquiétante. Les morts violentes y sont nombreuses depuis les dernières années.

«C’est grave ce qui s’y passe. Imaginez les familles qui vivent là. Le secteur du nord-est de Montréal-Nord, c’est le quartier le plus dense au Canada. C’est quatre fois la densité du Plateau Mont-Royal. Le secteur a le plus haut taux de monoparentalité, de signalements à la DPJ, et c’est l’un des endroits les plus pauvres au Canada.»

L’objectif de la SDA est donc d’essayer d’inverser la tendance. M. Yaccarini espère faire une annonce pour Montréal-Nord avant Noël.

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