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Axelle Crevier: le water-polo dans la peau

Axelle Crevier, joueuse de water-polo
Axelle Crevier, joueuse de water-polo Photo: Gracieuseté / FAEQ

Malgré la pandémie qui complexifie la pratique du sport de haut niveau, la poloïste Axelle Crevier continue à suivre avec brio ses sessions d’entraînement et ses cours universitaires. Portrait d’une athlète étudiante déterminée.

Chaque semaine, Axelle Crevier passe 25 heures à s’entrainer. Un investissement de temps nécessaire pour pratiquer le water-polo d’élite, un sport de contact très demandant qui exige une force de frappe importante et une endurance de fer pour rester en mouvement continuel dans l’eau.

«On a accès à la piscine du Stade olympique grâce à l’Institut national du sport du Québec. Physiquement, on est donc très bien entraînées», explique la jeune femme de 23 ans, résidente de Rosemont-La Petite-Patrie.

Connue pour sa rapidité et ses qualités de buteuse, Axelle est reconnaissante de pouvoir continuer à s’entraîner malgré la crise sanitaire. Mais forcément, la routine n’est plus ce qu’elle était.

«Depuis un an, on ne peut plus affronter d’autres équipes. Le water-polo est un sport d’équipe, donc c’est ça notre sport. Aujourd’hui, on est un des seuls pays qui ne peut pas s’entraîner normalement pour les Jeux olympiques.»

Elle espère ainsi que les rencontres entre équipes pourront bientôt reprendre.

Nager vers le sommet

En 2019, Axelle Crevier a été la meilleure marqueuse (18 buts) de l’équipe nationale senior de water-polo lors des Jeux panaméricains de Lima. Le Canada avait remporté l’argent, se qualifiant ainsi pour les jeux de Tokyo. Deux ans plus tôt, Crevier avait aidé le Canada à terminer au quatrième rang des Championnats du monde de la FINA et à décrocher l’argent en Super finale de la Ligue mondiale de water-polo de la FINA.

«J’ai commencé très jeune, mais c’est plus tard, vers 14, 15 ans que je me suis décidée à passer d’un sport récréatif à un sport de compétition. On m’a dit que j’avais du potentiel et ça m’a motivée à redoubler d’efforts», raconte-t-elle.

Son succès, c’est un peu une histoire de famille. Elle a d’abord appris à jouer avec son frère et sa sœur, sous l’impulsion de sa mère, Marie-Claude Deslières. Cette dernière a fait partie de la première équipe olympique canadienne féminine de water-polo lors des Jeux olympiques de Sydney 2000. Elle a aussi été la première femme arbitre d’une finale olympique à Londres en 2012.

Et après?

Alors que la COVID-19 est venue flouter ses perspectives, Axelle Crevier ne se laisse pas abattre. Malgré les incertitudes qui entourent encore la tenue de l’événement, elle espère pouvoir participer enfin aux Jeux olympiques de Tokyo qui devaient initialement se dérouler en 2020.

«C’est sûr que ça serait très excitant d’aller à Tokyo, mais je n’en fais pas mon but ultime, ça peut vite devenir un vortex, souligne-t-elle. Je me concentre beaucoup sur mes études.»

La jeune athlète envisage aussi de retourner en Italie, où elle a déjà travaillé pendant trois ans en tant que joueuse de polo professionnelle.

«Le water-polo est beaucoup plus populaire en Europe qu’ici ou c’est un sport encore méconnu. Au bout d’un moment, ça devient plus difficile ici d’évoluer à haut niveau, alors qu’en Europe on a plus de chance de jouer en tant que professionnelle», résume-t-elle.

Excellence académique

Malgré ses efforts pour se maintenir parmi l’élite en water-polo, Axelle Crevier ne prend pas ses études universitaires à la légère. Ses bons résultats académiques lui ont d’ailleurs valu une bourse de la Fondation de l’athlète d’excellence (FAEQ) qui soutient les athlètes étudiants.

«Ça demande beaucoup d’organisation, mais je me sens très chanceuse d’avoir cette bourse. C’est l’aboutissement de huit ans de soutien de la part de la FAEQ, c’est énorme, souligne l’athlète. Je ne peux pas prendre cinq cours par session. J’ai fait mon cégep en trois ans et je vais terminer l’université en quatre ans.»

Actuellement, elle est aux études interdisciplinaires de la sexualité à l’Université Concordia, Elle a maintenu une moyenne académique de 3,67 sur 4,3 (85 %) à l’automne 2019, l’hiver 2020 et l’été 2020 à l’Université du Québec à Montréal.

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