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Montréal à l’italienne: retracer l’histoire d’une communauté

Montréal à l’italienne
Montréal à l’italienne est présentée au musée Pointe-à-Callière. Photo: Zoé Magalhaès / Métro Média

Avec l’exposition Montréal à l’italienne, le musée Pointe-à-Callière met à l’honneur la communauté italienne. À travers une collection de plus de 300 objets, l’exposition souligne son apport à la culture montréalaise depuis le début du 20e siècle.

Divisée en cinq espaces, Montréal à l’italienne présente différentes facettes de la culture italo-montréalaise, de l’expérience d’immigration à l’art, en passant par la cuisine et la religion.

Dans la première salle, on retrouve ainsi des objets liés au travail des immigrés italiens, des machines à coudre, des outils d’artisans ou encore des objets de marques bien connues comme Catelli ou Gattuso.

Après avoir traversé la seconde salle, pensée comme une maison italienne typique de Montréal, on arrive au café, lieu rassembleur par excellence. C’est l’occasion de parler de sport, mais aussi de luttes sociales et de l’influence du fascisme sur la communauté italo-montréalaise des années 1930-1940.

La visite se poursuit par un arrêt à l’église qui rappelle l’importance des paroisses dans l’histoire de la communauté italienne à Montréal.

«La première paroisse italienne a été fondée dans le Vieux Montréal au tout début du 20e siècle», raconte le chargé de projet de Pointe-à-Callière, Samuel Moreau.

«C’est seulement dans les années 1910-1920 que les Italiens se sont regroupés dans ce qu’on appelle aujourd’hui la Petite-Italie. Ils sont ensuite allés dans des quartiers situés plus à l’est – comme Anjou, Saint-Léonard ou Rivière-des-Prairies – et à l’ouest, à LaSalle.»

Les Italo-Montréalais sont aujourd’hui dans tous les quartiers de Montréal et continuent de participer à l’effervescence culturelle de la ville. C’est sur ce thème que se termine justement l’exposition, qui présente plusieurs œuvres d’art et plusieurs artistes issus de cette communauté.

Objets du passé

Les objets présentés dans chacune des salles de l’exposition ont la particularité d’avoir été prêtés en grande partie par des familles italo-montréalaises. Ils sont accompagnés de vidéos, de formats interactifs et de témoignages qui permettent de nous plonger dans le passé.

«L’exposition compte 325 objets qui nous ont servi de point de départ pour raconter l’histoire de cette communauté et pour montrer comment elle a participé à construire Montréal et à forger l’identité montréalaise», explique M. Moreau.

Des objets qui n’ont pas été faciles à regrouper, particulièrement en temps de pandémie. Sur ce point, Pointe-à-Callière a pu compter sur l’aide de plusieurs organismes proches de la communauté, comme la Casa d’Italia, ou encore le Congrès national des Italo-Canadiens.

«Nous sommes très reconnaissants envers les familles qui ont accepté de nous prêter ces objets et de s’en séparer pendant presque un an», souligne d’ailleurs M. Moreau.

Aller plus loin?

Bien que l’exposition explore de nombreux thèmes, le responsable des affaires culturelles à la Casa d’Italia, Pietro Lucca, est resté sur sa faim. Passionné par l’histoire du Québec et des Italiens, il aurait souhaité que la présence des Italiens avant le 20e siècle soit aussi évoquée.

«De nombreux personnages italiens ont participé à cartographier, explorer et fonder la Nouvelle France. Je trouve dommage que ce volet de l’histoire n’ait pas été abordé. C’était l’occasion de raconter vraiment l’histoire des Italiens au Québec», précise-t-il.

Il cite parmi d’autres Giovanni da Verrazzano, envoyé par le roi de France François Ier au 16e et qui a exploré toute la côte est de l’Amérique du Nord, baptisant notamment l’Acadie «Arcadia».

«À l’endroit même où se trouve Pointe-à-Callière se trouvait le Museo Italiano, un musée d’histoire naturelle. Ça aurait au moins pu être rappelé», ajoute M. Lucca.

S’il reconnaît que beaucoup aurait pu être dit sur ce sujet, M. Moreau rappelle que l’exposition avait pour but de relater l’histoire d’une communauté plutôt que celle de personnages historiques.

«Je ne crois pas que notre point de vue soit réducteur, au contraire, nous nous attardons sur de nombreux volets de la culture italo-montréalaise. On a voulu se concentrer sur des aspects plus domestiques pour raconter le quotidien de cette communauté à travers différentes époques», conclut-il.


L’exposition qui a débuté le 10 mars 2021 sera présentée jusqu’au 9 janvier 2022.

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