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La Cabane: «grandir pour être ce que tu as besoin d’être maintenant»

La Cabane
Le 13 août, La Cabane offre l’occasion aux familles de participer à un atelier de teinture de fanions, à l’aide d’encres naturelles provenant de plantes de la ruelle Photo: Gracieuseté, La Cabane

La Cabane a officiellement ouvert ses portes le 28 mai dernier. Métro a rencontré l’une des cofondatrices de cette «fabrique familiale» où les enfants apprennent entourés de leur famille et des gens de leur communauté.

Située à l’intersection des rues Bélanger et Papineau, La Cabane occupe les locaux d’une ancienne banque. L’espace a été totalement revampé par le designer Bruno Braën. Tout semble y avoir été conçu pour chasser l’ennui: mur d’escalade, glissade, coin lecture, petites serres intérieures, tables à bricoler réglables en hauteur, grande cuisine où les enfants font la popote.

C’est dans ces lieux colorés que l’apprentissage a lieu, à travers des situations dont les thèmes touchent principalement le jardinage, la cuisine, la création et la citoyenneté active.

«On offre un espace créatif où les enfants apprennent en faisant, aux côtés de leur famille et de leur communauté, explique la cofondatrice Christine Renaud. On pense que le jeu et la création en famille sont des opportunités de connexion et d’apprentissage extrêmement signifiantes pour les enfants et les adultes.»

«Ces opportunités» s’articulent autour de deux types de programmation bilingue. La semaine, La Cabane offre d’abord une programmation «par défi» pour les enfants qui font l’école à la maison. À raison de trois jours par semaine pour une période de quatre mois, des enfants de 6 à 12 ans dont l’éducation est assurée par leurs parents pourront réinvestir leurs connaissances académiques par la compréhension de problématiques qui touchent leur communauté, la création de solutions et leurs implantations.

La fin de semaine, La Cabane est ouverte à tous. Les familles peuvent participer à des ateliers variés conçus par les éducateurs dont les profils varient. Certains sont des enseignants de profession, d’autres ont une expérience dans l’action communautaire ou encore en design.

Une vision à long terme

Dans cinq ans, La Cabane compte diversifier son offre et inviter les familles à séjourner à la campagne dans des fermes pédagogiques et créatives avec des résidences d’artistes pour les enfants.

Christine Renaud, entrepreneure en éducation, espère également étendre le modèle de La Cabane à la grandeur du Québec et même au-delà des frontières de la province.

«Par des recherches d’impacts, on espère pouvoir créer un modèle pour que des familles puissent répliquer le concept de La Cabane dans d’autres communautés, mais adapté à leur réalité», explique-t-elle.

Une rencontre qui porte fruits

La Cabane est le fruit d’une rencontre entre deux mamans, dans un parc de l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie. Sophie Duchastel de Montrouge est sommelière et a été propriétaire de trois restaurants renommés, tandis que Christine Renaud est entrepreneure en technologie.

Malgré leurs parcours plutôt différents, les deux femmes nourrissaient de semblables aspirations en matière d’éducation.

Au moment de leur rencontre, Mme Duchastel de Montrouge travaillait déjà sur un projet d’école alternative. Projet qui est tombé à l’eau, son instigatrice ayant été découragée par le manque de support et la perception reçue au ministère de l’Éducation.

Christine Renaud était quant à elle fondatrice de l’entreprise e180 et avait mis sur pied l’outil technologique Braindate, un réseau social permettant de connecter les gens pour le partage de connaissances sur des sujets d’intérêt commun.

La rencontre de sa future complice, Sophie Duchastel de Montrouge, et la naissance de sa fille aînée Nora ont été les éléments déclencheurs pour que Christine Renaud se lance dans un nouveau défi, celui de révolutionner le monde de l’éducation.

En fait, cette grande ambition perdure depuis ses études universitaires en éducation. Elle est née d’une seule question posée en cours à l’université par un professeur de philosophie: «Qui, ici, voudrait partir sa propre école?»

«Je ne savais pas que tu pouvais partir ta propre école quand tu étais enseignant! On ne nous dit jamais que tu es un professionnel de l’apprentissage ou que tu peux être entrepreneur en éducation», explique Christine Renaud.

Elle a d’ailleurs eu l’opportunité d’étudier profondément la question et de créer sa vision de l’école idéale au cours de sa maîtrise en éducation à la Harvard Graduate School of Education.

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