Soutenez

L'effet papillon

Laurent Richer a lancé son projet Jardin de rue il y a deux ans. Au début, celui-ci ne visait qu’à remplacer une partie du trottoir de la rue des Écores par des fleurs et des végétaux. Inspirés par le projet de ce jeune de 19 ans, des citoyens ont décidé, le temps d’une fin de semaine, de s’unir pour fleurir les rues Holt, Molson, Louis-Hébert, Garnier et Jeanne-D’Arc.

En 2011, le Journal de Rosemont – La Petite-Patrie avait rencontré M. Richer à propos de son projet scolaire. Il était alors finissant à l’école secondaire Joseph-François-Perrault. Comme d’autres élèves du programme international, il avait un travail de fin d’année à remettre. Alors qu’il rentrait chez lui sur la rue des Écores, il a remarqué l’état des trottoirs. « Je trouvais ça affreux et laid. C’était mal entretenu. Il y avait des mégots de cigarettes et des déchets partout. La rue était chaude l’été. Ça réduisait notre qualité de vie tout simplement. Puis, je me suis dit qu’on pourrait enlever ça. » Il en a parlé à ses parents, puis à ses voisins. Tous étaient enthousiastes et l’ont aidé. De simple projet scolaire, cela devint un projet citoyen qui en est maintenant à sa troisième année.

« Il y a un certain a priori des gens. Ils considèrent que la Ville est censée être responsable de tout l’ensemble du territoire dans sa globalité jusqu’à l’écureuil mort dans le parc. Tout devrait être géré par la Ville. Les travaux d’embellissement de cette envergure auraient coûté au-dessus de 300 000 $ par rue. Cette année, on en a fait cinq! », affirme M. Richer. Il explique avec enthousiasme que les travaux des rues Holt et Molson (1er juin) ainsi que Louis-Hébert, Garnier et Jeanne-D’Arc (2 juin) ont couté à l’arrondissement environs 20 000 $ par rue grâce à cette participation citoyenne. « Ils ont fourni les fleurs, les camions et des outils. La Ville a aussi payé un contremaître qui est venu nous aider. Le seul coût payé par le citoyen, c’est la terre », explique-t-il.

En plus des avantages environnementaux, comme la diminution des îlots de chaleur et de favoriser l’absorption de l’eau, il y a des avantages esthétiques. « Les citoyens sont assurés que le travail sera bien fait puisqu’ils le font eux-mêmes, ajoute le jeune Rosemontois. Les gens sont fiers après. Ça crée des liens entre eux. Des voisins qui ne se connaissaient pas vraiment avant se sont rencontrés la première fois le 1er juin. On a même prévu se revoir pour une fête entre voisins. »

Alors que se profilent les élections municipales, M. Richer espère que l’administration de l’arrondissement supportera cette initiative citoyenne comme l’a fait Marc-André Gadoury, conseiller de la Ville du district Étienne-Desmarteau. Pour l’instant, M. Richer et les citoyens du quartier ont encore du pain sur la planche. « Je viens de recevoir les fleurs de la SODER. Nous allons aller les distribuer aux citoyens », dit M. Richer. En effet, la Société de développement environnemental de Rosemont (SODER) a participé à ce projet en fournissant gratuitement des fleurs aux citoyens qui le désiraient.

Ce qui est sûr, c’est que le projet « Jardin de rue » a été la tornade créée par le battement d’ailes d’une seule idée, celle d’un jeune de 17 ans s’étant décidé à agir pour vivre dans un monde meilleur.

Pour en savoir plus sur Jardin de rue : jardinderue@hotmail.ca

Rémy-Paulin Twahirwa

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.