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Sensibiliser les adolescents à la dépression, une école à la fois

MINOLTA DIGITAL CAMERA Photo: Gracieuseté

Honorée par le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH), la Laurentienne Catherine Burrows s’implique depuis 2003 pour la santé mentale des adolescents au Québec. Celle qui a sensibilisé plus de 30 000 jeunes à la dépression raconte son parcours.

«J’ai moi-même vécu la dépression quand j’étais adolescente dans les années 1990, une période où reconnaître que les jeunes pouvaient souffrir était difficile», se souvient-elle.

Mme Burrows s’est ainsi lancée dans l’animation au sein de la Fondation des maladies mentales après une technique en travail social. Elle est aujourd’hui directrice des services jeunesse de la fondation, devenue Jeunes en tête et basée sur le Plateau-Mont-Royal.

«J’ai eu un coup de cœur pour l’animation du programme Solidaires pour la vie, raconte la résidente de l’est de Saint-Laurent. Si j’avais eu cela, je serais allée consulter.»

Ce programme de sensibilisation à la dépression s’adressant aux élèves de 14 ans et plus, aux parents et au personnel scolaire, est dispensé par des jeunes dans le début de la vingtaine. Interactive et dynamique, l’animation, qui dure une période de classe, a pour but d’aider à identifier les symptômes de la dépression et de donner les outils nécessaires pour orienter une personne en détresse vers des ressources compétentes.

Mme Burrows se souvient notamment d’une école où les jeunes étaient turbulents et où elle n’était pas certaine que le message soit passé, jusqu’à ce qu’elle croise un des adolescents de cet établissement dans l’autobus.

«Il m’a raconté qu’il était rentré directement chez lui et qu’il avait dit à sa mère qu’il savait ce que son frère avait. Il lui a montré la petite carte que je lui avais donnée et, après que sa mère ait parlé à son frère, ils sont allés directement à l’hôpital. Il avait un plan pour se suicider le soir même», se rappelle-t-elle.

Depuis ce jour, elle sait que le message est pertinent, même lorsque les classes sont agitées.

Après un an comme animatrice, elle a décidé de poursuivre sa carrière dans la fondation, convaincue de sa mission. Elle est ainsi devenue formatrice, puis coordonnatrice, avant d’évoluer directrice des services jeunesse en 2011.

Espoir

Catherine Burrows est directrice des services jeunesse de la Fondation Jeunes en tête.
Après 14 ans de travail pour les jeunes en proie à la dépression, Catherine Burrows a été nommée parmi les 150 leaders canadiens engagés pour la santé mentale du CAMH, le plus grand établissement de ce genre au pays, situé à Toronto.

«C’est un honneur de me retrouver parmi autant de personnes que j’admire, qui ont réalisé des travaux avec des impacts importants, comme la Dre Patricia Garel de Sainte-Justine», souligne-t-elle.

Pour Mme Burrows, il est vital de consulter pour la santé mentale devienne un réflexe comme pour la santé physique.

«Souvent, quand on souffre, on a l’impression qu’il n’y a pas d’espoir, mais il y en a, c’est la maladie qui fait ça. Il faut donc en parler à quelqu’un de confiance», précise-t-elle.

Le programme Solidaires pour la vie a fait ses preuves depuis sa mise en place en 1998. «Le taux de suicide a baissé de 65 % depuis sept ans au Québec», constate-t-elle.

Alors qu’elle développe maintenant les services pour la Fondation Jeunes en tête, elle aimerait toucher davantage d’adolescents, notamment en offrant une animation aux élèves de secondaire 1 et 2. La recherche de financement est en cours.

Plus d’infos
fondationjeunesentete.org

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