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Faire voyager le savoir

Photo: Nouvelles Saint-Laurent News - Frédéric Lacroix-Couture

Pendant leur semaine de relâche, Marie-Jeanne Eid et Aya Elamrani porteront le chapeau d’enseignantes auprès de jeunes sénégalais. Dans le cadre d’un voyage humanitaire avec 18 autres élèves du Collège Beaubois, elles transmettront leur savoir en français et en mathématique, mais repartiront en échange avec un bagage de nouvelles valeurs et une vision différente sur le monde.

À moins de trois semaines de leur départ, les deux adolescentes de Saint-Laurent sont fébriles à l’idée de découvrir le Sénégal, un pays africain loin de leur réalité, touché par un haut taux de pauvreté. Du 22 février au 10 mars, chacune d’elles sera jumelée à une classe de 15 élèves d’une des écoles primaires de la commune de Joal, à plus de 100 km de la capitale, Dakar.

Elles viendront donner un coup de main aux enseignants de cette région aux prises avec un important ratio d’élèves par classe. Elles offriront un apprentissage de base à des écoliers en difficulté scolaire de niveau CM1 (quatrième année), âgés de 7 à 11 ans. Les Laurentiennes sont à mettre la touche finale aux exercices qu’elles donneront.

Bien qu’elles se préparent depuis plusieurs mois et ont été renseignées sur les codes culturels sénégalais, les deux Québécoises ne savent pas à quoi s’attendre notamment en raison des retards d’apprentissage.

«Ils ont beau être en CM1, ça ne veut nécessairement dire qu’ils ont appris les bases pour être à ce niveau. Certains devraient apprendre à écrire des phrases, mais ils ont encore du mal avec l’alphabet», expose Marie-Jeanne, en cinquième secondaire.

Aya Elamrani admet être un peu stressée à l’idée de devoir faire de la discipline. «Dans le cas où un élève n’écoute pas en classe, ce sera à moi de régler le problème. En temps normal, j’irais voir un professeur, mais là ça va reposer sur nous», mentionne l’adolescente de 15 ans.

Choc culturel

Depuis le début de leur secondaire, les deux ont envie de sauter dans ce projet qui a pris naissance en 2005 au Collège Beaubois. Elles ont vu auparavant leurs sœurs participer à cette aventure.

«Elle en parlait beaucoup à la maison, raconte Aya. Je me suis dit que dès que j’arrive ici, je veux faire ça aussi parce que je me considère proche des enfants, je sais comment leur parler. Je m’entends bien avec eux. L’occasion d’aller aider des jeunes d’ailleurs m’a motivé.»

Le duo estime que les écoliers du Sénégal auront aussi beaucoup à leur montrer notamment sur leur façon de voir le temps et la vie.

«Le slogan du voyage est faire voyager le savoir en aller-retour. On n’arrive pas comme des conquérants», souligne l’un des accompagnateurs, Claude Leblanc, directeur des 4e et 5e secondaire.

Les Laurentiennes admettent qu’elles seront confrontées à un choc culturel. «Je sens que je vais être déstabilisée. On en parle beaucoup, on voit des photos, mais je sais que rendu là-bas ce sera complètement différent. On peut essayer de se préparer mentalement, mais je pense qu’on va s’apercevoir qu’il y a un clash», commente Marie-Jeanne.

Matériel

En plus du volet enseignement, le groupe d’élèves remettra aux écoles visitées au moins une demi-tonne de matériel scolaire.

Grâce à des activités de financement, les participants ont récolté un montant, qui pourrait atteindre 15 000$, pour soutenir des projets soumis par les écoles. Les élèves montréalais auront la difficile tâche d’en choisir quelques-uns parmi la liste.

Impliqué dans le projet depuis les débuts, M. Leblanc évoque qu’en 2015, 73% des écoliers sénégalais avaient augmenté leurs résultats à la suite du passage des élèves du Collège Beaubois.

Pour faire un don

enseignants.collegebeaubois.qc.ca/~senegal

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