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La Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys peine à combler 90 postes

CSMB
Selon certaines études, entre 25% et 30% des enseignants au Québec décrochent dans leur première année d’emploi. Dans les cinq premières années, le pourcentage grimpe à 50%. Photo: Pablo Ortiz

En plein milieu de l’année, la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB) cherche encore à combler 90 postes d’enseignants, de professionnels et de techniciens.

La CSMB soutient avoir multiplié les efforts pour recruter de nouveaux employés. En plus de tenir des salons de l’emploi depuis plusieurs années, elle s’est tournée récemment vers l’Ontario, où le gouvernement du premier ministre Doug Ford a réalisé d’importantes coupes en éducation.

La Belgique et la France ont aussi été scrutées par la CSMB.

Malgré tout, il manque 18 enseignants, 39 professionnels et 10 techniciens. Dans les différents centres de formation, 23 postes sont à combler.

Une «opération séduction» s’est mise en branle auprès des stagiaires et des nouveaux diplômés.

«On a commencé à offrir des contrats aux finissants, à devancer la sanction des études», soit la reconnaissance officielle du ministère de l’Éducation, souligne la présidente de la CSMB, Diane Lamarche-Venne.

Pour l’heure, 15 enseignants ont été officiellement engagés alors que 88 ont eu une «promesse d’embauche» et sont actuellement en attente de diverses autorisations ou de permis du gouvernement québécois.

Symptomatique

Ces nombreux postes vacants mettent de la pression sur l’ensemble du personnel au quotidien, s’entendent pour dire les syndicats qui ont rencontré la direction de la CSMB mardi à ce sujet.

«L’enjeu de la pénurie, c’est non seulement que les classes débordent et qu’on a de la difficulté à trouver des gens, mais c’est qu’on a de la difficulté à trouver des gens qualifiés», indique Mélanie Hubert, présidente du Syndicat de l’enseignement de l’ouest de Montréal.

Elle rappelle que «tout cela est symptomatiques [des] conditions de travail», même si la situation n’est peut-être pas «dramatique», en comparaison aux années précédentes.

Les professionnels voient pour leur part la qualité leurs services limitée.

«Ils manquent de temps, parce que leurs mandats sont multipliés en l’absence de collègues, et les problématiques d’élèves sont de plus en plus complexes», dit Carolane Desmarais, qui représente entre autres les psychoéducateurs, psychologues et orthopédagogues.

«Toutes les écoles ont une base de services, mais après ça, on doit [en prioriser certains]», souligne Mme Lamarche-Venne.

D’autres facteurs tels que le manque de service en transport en commun dans des secteurs comme l’Ouest-de-l’Île et Lachine démotiveraient certains à demeurer dans la profession.

«Ce dont on a peur, c’est la rétention du personnel qu’on a présentement»

Manon Cholette, présidente du Syndicat des employés professionnels de bureau, section locale 579

Nouvelles écoles

Le recrutement devra être encore plus agressif puisqu’en juin, le ministère de l’Éducation avait annoncé plus de 380 M$ pour des projets d’écoles, dont des agrandissements, à Montréal. Cela en inclut une quinzaine à la CSMB.

«C’est certain que c’est préoccupant, dit Mme Lamarche-Venne. En attendant, on essaie de se préparer au niveau des universités, on fait beaucoup de lobby auprès des universités pour qu’elles accueillent plus d’étudiants.»

La CSMB a enregistré 2 000 nouveaux élèves depuis le 1er juillet.

11 500

La Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB) compte 11 500 employés dont 6 300 enseignants.

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