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La paroisse de Saint-Laurent en quête de reconnaissance pour ses 300 ans

Denis Marchand
Le curé Denis Marchand espère rendre un hommage à la paroisse à la hauteur de son histoire. Photo: Laurent Lavoie/Métro Média

La paroisse de Saint-Laurent soufflera cet été ses 300 bougies. Alors que la crise sanitaire complique les célébrations prévues, le curé Denis Marchand tente de faire reconnaître la valeur historique de l’institution aux yeux des dirigeants.

Nombreux sont les travaux à faire à l’église de l’avenue Sainte-Croix. Dans les tours du clocher, les marches sont recouvertes de petits débris de pierre qui n’ont pas été ramassés dans les derniers mois en raison de la pandémie. Les gicleurs sont à changer, de l’eau s’accumule dans les toits de la chapelle et du presbytère, des vitres pourraient bientôt commencer à tomber.

La valeur des travaux en 2019, à l’arrivée du curé Denis Marchand, était d’environ 1 M$. Depuis, la situation a continué de se dégrader, alors qu’un câble de fonte de neige a sauté, mettant brièvement le feu au toit.

À l’aube de son anniversaire, la paroisse a tenté à coup de lettres de convaincre le gouvernement Legault de lui accorder une aide financière, mais sans succès.

«On ne nous félicite même pas pour nous dire qu’on fête 300 ans, on nous dit juste qu’on ne peut pas s’occuper de ce genre d’organisations […], indique le père Marchand. Pour toutes les églises qui datent du 19e, 18e, 17e siècle, je me dis qu’il y a un patrimoine. Je ne suis pas certain que les communautés chrétiennes ont les moyens de le maintenir.»

La tenue des activités prévues pour le début du mois d’août et septembre est incertaine. Pour le moment, seulement 50 personnes peuvent entrer dans l’église pour assurer la distanciation physique. La capacité maximale est près de 500.

Ancrée

La paroisse laurentienne serait la première à avoir été fondée «à l’intérieur des terres», et non près d’un cours d’eau. À l’époque, la famille Décarie, qui a aujourd’hui un boulevard à son nom, détenait d’importantes terres dans le secteur.

«À un moment donné, ils [les Décarie] étaient tannés de ne pas avoir d’église, puis ils avaient menacé de partir. Et c’est là que le gouverneur voulait absolument faire une implantation, et donc […] il a forcé les Sulpiciens [qui assurait le service paroissial] à l’avoir», raconte le père Marchand.

Autre facteur qui a mené à la création de la paroisse sur terre: les attaques. Lors des invasions, la population s’éloignait des cours d’eau pour se réfugier dans les villes pour éviter d’être atteinte par des canons.

C’est donc en 1720 que la paroisse a officiellement vu le jour et que les installations ont commencé à s’élever.

La paroisse de Saint-Laurent est la cinquième à avoir été créée à Montréal.

Comme il était coutume de le faire à l’époque, le village de Saint-Laurent a été construit autour de l’église. «C’est nous qui avons construit les deux collèges [aujourd’hui des cégeps]. Si tu regardes le Collège Vanier, la façade est tout enlignée», rappelle le vicaire Pierre Labine.

Aujourd’hui, la paroisse demeure ancrée dans la communauté, alors que des groupes utilisent l’espace pour des concerts et des organismes comme l’Oasis de Saint-Laurent, une banque alimentaire, y dessert ses membres.

Saviez-vous que…

Le député et président de la Chambre du Bas-Canada Louis-Joseph Papineau a tenu un discours à l’église de Saint-Laurent le 15 mai 1837 dans le but de convaincre ses partisans de boycotter les produits importés du Royaume-Uni, alors que la grogne continuait de monter face aux Anglais.

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