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Coronavirus: une rentrée à la maison pour une famille de Saint-Laurent

Famille Chung rentrée
Atteinte d’un cancer, Cindy Chung devra donner l’école à la maison à ses deux enfants Photo: Métro Média/Laurent Lavoie

Pour la majorité des élèves de Saint-Laurent, après la rentrée, les prochaines semaines seront sous le signe de l’adaptation en raison des nombreuses mesures sanitaires. Ce sera encore plus vrai pour la famille Chung qui devra plutôt se tourner vers l’école à la maison.

Vendredi avant-midi, les deux enfants en première et quatrième année du primaire n’ont pas retrouvé leurs camarades de l’école au Trésor-du-Boisé.

À la veille de la rentrée, Daisy Chung et son mari ont discuté de la situation avec leurs deux fils. «Je pense qu’ils étaient un peu déçus de ne pas pouvoir retourner à l’école, mais ils ne veulent bouleverser ma santé non plus», rapporte la femme d’origine chinoise.

Leur mère est atteinte d’un cancer du nasopharynx de stade 4, dont elle souffre depuis 5 ans. «Présentement, je suis sous médication. Si je contractais la COVID, ma situation serait plus compliquée que les autres», dit la résidente du quartier Bois-Franc.

La pandémie a été une source de stress pour la femme de 42 ans. Les précautions que tous doivent prendre depuis quelques mois font déjà partie du quotidien des patients atteints du cancer, raconte Mme Chung.

Préparation

Alors que tous reprenaient le chemin de l’école, la famille Chung attendait toujours des informations du gouvernement pour préparer l’enseignement à domicile. Elle espère obtenir des nouvelles au courant de cette semaine.

«Je ne connais pas les horaires, le matériel. Je n’ai aucune idée comment ça se passera, souffle Mme Chung au bout du fil. Juste un appel pourrait aider.»

«Je vais voir comment on peut s’organiser avec les autres parents pour faire des bulles et permettre aux enfants d’apprendre à distance et faire des activités ensemble.» -Daisy Chung

Le cadet ne sait pas encore lire le français, langue que sa mère ne maîtrise pas non plus. L’implication du père est limitée, puisqu’il travaille.

La possibilité d’embaucher un tuteur à distance a par ailleurs été écartée. «C’est très difficile à cet âge, ils ne peuvent pas se concentrer très longtemps. Ils apprennent par des interactions», soulève Mme Chung.

Cas par cas

Isabelle Boileau enseigne à l’école Beau-Séjour depuis onze ans. Deux de ses trois enfants font leur rentrée à l’établissement où elle pratique – chacun dans les deux édifices appartenant à l’école.

«Les trois rentrées ne sont pas en même temps, et on est à la même école. C’est de la gestion, mais je ne fais pas exception des autres parents», relativise-t-elle.

Après une première demi-journée de travail, Mme Boileau a perçu une ambiance relativement calme chez les écoliers. «On était prêts à ce qu’ils viennent. Lundi, mardi, mercredi, on a passé énormément de temps à préparer les horaires de récréation, de lavage de main, de déplacements […]», explique l’enseignante.

Une technicienne en éducation spécialisée (TES) œuvrant dans une autre école laurentienne offre un son de cloche également encourageant. Les mesures semblaient bien accueillies.

«lls sont contents de la façon dont on a fait les divisions dans les corridors, c’est attrayant pour eux. C’est presque de la décoration. On amène ça un peu sous forme de jeu», dit celle qui préfère taire son nom.

Chose certaine, malgré le stress que peuvent causer les mesures sanitaires, une fébrilité habite les enfants en cette rentrée pour le moins unique.

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