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Les Arméniens de Montréal unis devant les affrontements du Haut-Karabakh

Manif de la communauté
Une des manifestation de la communauté arménienne. Photo: Gracieuseté - Prizma Productions

La région séparatiste du Haut-Karabakh, principalement peuplée d’Arméniens, est à feu et à sang depuis maintenant plusieurs semaines. Les communautés locales de Saint-Laurent et Ahuntsic-Cartierville, notamment, cherchent à interpeller les autorités.

Les attaques ciblant les Arméniens ne datent pas d’hier. Le président du chapitre québécois du Comité national arménien du Canada, Apraham Niziblian, en sait quelque chose.

Durant la Première Guerre mondiale, un génocide orchestré par l’Empire ottoman a éliminé environ 1,5 million d’Arméniens. «Ce qu’on vit aujourd’hui, c’est la répétition de notre histoire. Moi, j’ai grandi avec des histoires que mes grands-parents me racontaient. Mes quatre grands-parents ont été orphelins à cause du génocide arménien. Quand je fais l’histoire généalogique de ma famille, elle s’arrête à eux», témoigne M. Niziblian, qui a vécu une partie de sa vie à Saint-Laurent et Ahuntsic-Cartierville.

Après la chute de l’URSS à la fin des années 1980, les attaques ont commencé entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie pour obtenir le Haut-Karabakh. Un cessez-le-feu a été signé en 1994. Après des années de tensions, le gouvernement azerbaïdjanais a relancé les combats fin septembre de cette année.

Unité

Les Montréalais sont loin d’être épargnés par le conflit. À l’école arménienne Sourp Hagop, sur la rue Nadon, le personnel comme les élèves sont chavirés par les événements.

«Il y a des élèves qui ont 16-17 ans, il y en a qui viennent de l’Arménie, ils ont de la famille qui est au combat, au front. Certains ont des amis qui sont également morts. Dans le quotidien de nos élèves, c’est une réalité qui les préoccupe beaucoup», souligne la directrice générale, Lory Abrakian.

Ils ont d’ailleurs été plusieurs, non à titre d’employés ou élèves de l’école, mais en tant que citoyens, à participer aux manifestations. L’une d’entre elles a eu lieu le 1er novembre devant la mairie de Saint-Laurent. Un sit-in d’une quarantaine d’heures était aussi prévu le 6 novembre devant l’hôtel de ville de Montréal.

«Ça renforce notre solidarité. C’est une activité qu’on fait ensemble comme communauté, dit Hrag Tarakdjian, coprésident du Comité national arménien du Canada. C’est quelque chose qui nous fait sentir mieux parce qu’on montre aux gens là-bas que la diaspora arménienne est avec eux.»

Interpeller

Les organisateurs de ces démonstrations cherchent activement à ce que les autorités interviennent dans le conflit pour calmer les hostilités.

«Justin Trudeau n’a rien dit pour essayer ne serait-ce qu’un petit peu pour arrêter les combats. Il n’a pas pris le téléphone pour appeler son vis-à-vis Erdogan […]», déplore Apraham Niziblian.

Ottawa maintient toujours sa position. «Nous continuons à demander un cessez-le-feu dans le Haut-Karabakh pour mettre fin aux souffrances des victimes. Nous soutenons la création d’un mécanisme de vérification par le Groupe de Minsk de l’OSCE [Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe]», explique l’attachée de presse au ministère des Affaires étrangères, Syrine Khoury.

Il est également demandé aux parties qui ne sont pas concernées de demeurer à l’extérieur du conflit.

Quelques chiffres

  • Le Haut-Karabakh a autoproclamé son indépendance en 1991.
  • Selon le profil sociodémographique de 2016 de la Ville de Montréal, l’arménien était la langue la plus souvent parlée à la maison pour au moins 2 375 personnes dans Ahuntsic-Cartierville. Cette donnée s’élève à 1 420 personnes à Saint-Laurent.

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