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Collège Vanier: son professeur lui demande de changer de nom

Photo: Colin Côté-Paulette/TC media

Un professeur du département des communications, des médias et des arts studio du Collège Vanier est sur la corde raide après avoir confronté un étudiant sur l’utilisation d’un de ses noms de famille lors d’un cours à distance. L’établissement scolaire de l’avenue Sainte-Croix à Saint-Laurent procède actuellement à des vérifications internes.

Une courte vidéo publiée mardi a fait le tour des réseaux sociaux. On y entend Afshin Matlabi questionner son étudiant d’origine arménienne sur la provenance de son premier nom de famille, celui de sa mère. C’est à ce moment que M. Matlabi insiste pour savoir pourquoi l’avoir mis devant celui de son père.

«Il n’y a pas de signification», a rétorqué l’étudiant, visiblement mal à l’aise.

Le professeur du Collège Vanier, qui est aussi artiste visuel et photographe, lui demande donc de changer l’ordre des noms de famille, ce qu’a refusé l’étudiant.

Sur le web, cet échange a soulevé l’ire de plusieurs, notamment des anciens étudiants sur Twitter. Le congédiement de M. Matlabi est aussi réclamé.

https://twitter.com/jessmkita/status/1354069636535480321

Devant le tollé, le directeur général du Collège Vanier, John McMahon, a publié une courte déclaration.

«Nous avons en place des mécanismes pour faire face à de telles situations et le Collège s’attaque immédiatement à ce problème. Vanier est une communauté d’apprenants diversifiée et se targue d’essayer de créer un environnement d’apprentissage exempt de racisme, de discrimination et de haine. Nous prenons cela très au sérieux», a-t-il écrit.

Une enquête a été déclenchée, a confirmé la directrice des communications, Monica Bhattacharya.

Propos condamnés

Le président du chapitre québécois du Comité national arménien du Canada, Apraham Niziblian, condamne les propos tenus par le professeur, mais rappelle qu’il faut avoir le contexte complet.

«Ce type de discrimination, de faire des jeux sur des noms, les origines des noms, ne devrait pas être faite par un professeur qui détient un poste d’autorité», souligne M. Niziblian, qui salue les démarches faites par le Collège Vanier. Il rapporte par ailleurs que l’étudiant aurait abandonné son cours.

Ce sont deux cousines du jeune homme qui ont interpelé Comité national. Elles se sont toutefois abstenues de commenter. Il n’a pas été possible de joindre directement Afshin Matlabi. L’Association des professeurs du Collège Vanier n’avait pas répondu à notre courriel au moment de publier.

Déjà vu

Ce n’est pas la première fois qu’un professeur se retrouve dans l’eau chaude dans le cadre de cours à distance. Il y a quelques mois, l’utilisation du «mot en N» dans une classe de l’Université d’Ottawa avait fait les manchettes.

Par ailleurs, à Montréal-Nord, un enseignant de l’école Henri-Bourassa avait été dénoncé sur les réseaux sociaux pour avoir également dit le «mot en N». L’événement avait ébranlé le milieu de l’éducation pour finalement mener au congédiement de l’enseignant.

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