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Des aînés laurentiens se rappellent le bon vieux temps du CH

Même s'ils s'ennuient de l'époque des six clubs originaux, Claude Brulotte, 83 ans et Raymond Ouimet, 94 ans, suivent toujours le hockey du Canadien de Montréal avec assiduité. Photo: François Lemieux

La fièvre des séries a le don de rassembler à Montréal : les anglophones, les francophones, les immigrants, les jeunes, mais aussi les moins jeunes qui vibrent eux aussi au rythme du CH. TC Media s’est rendu dans une résidence pour personnes âgées pour rencontrer deux aînés qui se souviennent bien de l’époque où la ligue nationale n’avait que six clubs.

Claude Brulotte a 83 ans et Raymond Ouimet, 94 ans. Ils habitent la résidence pour personnes âgées les Verrières du Golf, à Saint-Laurent. Tous deux suivent le hockey depuis plus de 70 ans.

Le hockey a presque toujours fait partie de la vie de Raymond Ouimet qui a commencé à suivre les matches à 16 ans. Détenteur de billets de saison durant les années 40 et 50, il se rappelle d’avoir assisté à l’émeute Maurice Richard, un certain 17 mars 1955, au Forum.

«Ce soir-là, tu allais sur la Saint-Catherine et il n’y avait pas une vitrine qui n’était pas cassée. Ils avaient même cassé les vitrines des bijoutiers et ils volaient tout», raconte M. Ouimet.

Le président de la Ligue nationale de hockey (LNH) Clarence Campbell avait eu l’audace de se pointer à la rencontre entre le CH et les Red Wings de Détroit alors qu’il venait tout juste de suspendre Maurice Richard pour les trois derniers matches de la saison et les séries éliminatoires.

Lors du match, M. Campbell avait été bombardé d’objets de toutes sortes et d’insultes. Le Forum avait dû être évacué à cause d’une bombe lacrymogène. La foule qui était massée à l’extérieur pour manifester s’était retrouvée grossie par les évacués et avait réagi avec violence. Des vitrines avaient été brisées, des voitures piétinées et des poubelles incendiées.

«Quand ils ont envoyé les bombes (lacrymogènes) ça sentait le diable ! On a été obligés de partir parce que la partie a été cancellée», se rappelle-t-il.

Autant M. Richard pouvait être fougueux sur la glace, autant il pouvait être un homme réservé dans sa vie privée. M. Ouimet se souvient que le célèbre numéro 9 s’était présenté quelques fois au restaurant où il travaillait, à Cartierville. M. Ouimet, qui travaillait au bar de l’établissement, se souvient de quelques conversations avec la légende du Canadien.

«Maurice venait jaser au bar. Les autres s’en allaient dans la salle à manger. Maurice n’était pas bien bien “parleux”. Mais on parlait de toutes sortes d’affaires. Une fois, il était assis au bar. On a commencé à parler de hockey et il a dit “si tu veux, on va parler d’autre chose”. Il était quelque chose, Maurice, il était gêné», dit-il.

Le bon vieux temps
M. Ouimet et M. Brulotte ne manquent jamais un match du Canadien, surtout en séries éliminatoires. Alors que le CH s’est mis dans le pétrin en perdant ses deux premiers matchs de sa série contre le Lightning, les deux hommes s’entendent pour dire que le hockey était mieux à l’époque des six équipes originales.

«Je préférais la façon de jouer des joueurs quand il y avait moins d’équipes. Le talent était plus concentré sur les équipes qui étaient là. Le hockey a tellement changé. Ce n’est pas la qualité des joueurs qui fait une belle partie. Autrefois c’est ça qui se passait, mais aujourd’hui ils ne peuvent plus rien faire. Aujourd’hui, c’est de la violence», raconte M. Brulotte.

Conséquemment, les deux hommes s’entendent pour dire que ce qui manque au Canadien présentement pour avoir du succès en séries serait d’ajouter du muscle.

«Il faudrait qu’ils fassent comme les autres équipes. Du muscle. Ils n’ont pas de muscle. Ils se font bousculer. Les gars ne sont pas forts. Ils ne sont pas gros», mentionne M. Ouimet.

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