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Sentiment d’exclusion chez des jeunes de Saint-Léonard

Photo: Archives TC Media

Des jeunes de Saint-Léonard se sentent isolés, discriminés et même victimes de racisme, selon une enquête effectuée auprès de 177 adolescents par le Collectif jeunesse de Saint-Léonard.

Lors des 19 groupes de discussions organisées par le Collectif jeunesse dans les établissements scolaires francophones et anglophones ainsi que dans des organismes jeunesse, les jeunes ont dénoncé le manque d’espace dédié aux adolescents dans l’arrondissement.

«Il y a la bibliothèque, la maison de jeunes et la zone 16-24, mais c’est impossible d’y réunir tous les jeunes de Saint-Léonard. Et ils ne veulent pas se geler l’hiver dans les parcs alors ils se demandent où aller pour chiller», indique Sylvie Rodrigue, trésorière du Collectif jeunesse de Saint-Léonard, qui a participé à plusieurs groupes de discussion.

De plus, grand nombre d’adolescents ont déploré que même dans les lieux où ils étaient avaient accès, ils se sentent persécutés.

«Ils sentent de la méfiance à leur égard, surtout de la part des commerçants, des aînés et des policiers. Ils se sentent surveillés, frustrés, victimes d’injustice et de racisme», peut-on lire dans la présentation de l’Enquête auprès des jeunes et de leurs parents dans Saint-Léonard, présentée par le Collectif jeunesse de Saint-Léonard.

«Ils nous ont dit qu’ils n’avaient même pas le droit d’être des ados, de parler fort et de s’amuser. Ils nous ont demandé un lieu où ils auraient le droit d’être eux-mêmes», souligne Mme Rodrigue.

Aucun confident
Ce qui a affecté la majorité des membres du Collectif jeunesse est l’absence de confident. Plusieurs adolescents ne se confient pas à leurs parents, aux intervenants jeunesse ni même à leurs amis.

«Ils ont peur que ce qu’ils disent se retrouve sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas simple de communiquer avec ses parents non plus», mentionne Mme Rodrigue, qui avoue avoir été sidérée lorsqu’elle a constaté la situation.

«C’est quelque chose de grave. S’ils n’ont personne à qui se confier, qu’ils ne peuvent avoir confiance ni en leurs amis, leur famille ou les intervenants, ça rend les choses encore plus difficile. Il faut tenter de faire quelque chose», ajoute Sabrina Abdeddaim, coordonnatrice de la Maison de jeunes Le Zénith de Saint-Léonard.

Selon l’enquête, les jeunes ont un «criant» besoin de se sentir soutenus, encouragés et accompagnés.

Solutions
Pour les membres du Collectif jeunesse, il faut agir pour tenter d’améliorer la situation pour les jeunes de Saint-Léonard.

À l’aide de l’enquête, la table de quartier sectorielle mettra en place un plan d’action pour les cinq prochaines années.

«L’enquête nous permet de connaître les préoccupations et les besoins des jeunes et des parents. Nous allons dégager des priorités et déterminer des objectifs clairs et réalistes», informe Mme Rodrigue.

Le plan d’action devrait être dévoilé au cours du mois de juin 2017.

Ce qu’ils ont dit lors des groupes de discussion
«Nous ne nous sentons pas les bienvenus dans plusieurs lieux. L’accès est limité pour les jeunes, tels que la bibliothèque»

«Nous voulons le même traitement que les aînés»

«Il n’y a rien à faire à Saint-Léonard. Il n’y a pas d’activité pour les filles. Nous restons regroupées dans les maisons, entre amies»

«Nous voudrions qu’il y ait plus d’activités pour les adolescents»

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