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Halte-garderie: le répit des nouveaux arrivants

Photo: Laurent Lavoie/Progrès de Saint-Léonard

Entrevues, cours de francisation, séances d’informations; les nouveaux immigrants sont dépassés par les tâches qui les attendent lors de leur arrivée. En déposant leurs enfants à la halte-garderie de l’Accueil aux immigrants de l’est de Montréal (AIEM), ils peuvent mettre tranquillement, mais sûrement, un peu d’ordre dans leur quotidien.

Lors du passage du Progrès en début d’après-midi mardi, une trentaine de parents immigrants déposent leur enfant à la halte-garderie avant d’assister à une séance d’information portant sur les premières démarches d’installation, tenue quelques étages plus haut.

Cette année particulièrement, plusieurs demandeurs d’asile profitent de la halte-garderie, indique Vincent Garneau, directeur adjoint de l’AIEM, qui ne sait toujours pas si cette tendance n’est que temporaire. Auparavant, un groupe de 30 comptait de 2 à 3 enfants issus d’une famille de demandeurs d’asile. Aujourd’hui, ils peuvent représenter environ le tiers.

L’accessibilité à une halte-garderie est déterminante. « Souvent, durant les débuts de sessions de francisation, c’est une rentrée à la garderie », indique M. Garneau. Au cours de l’année 2017-2018, 1700 personnes se sont inscrites aux 97 cours à temps complet et partiel.

« Je n’ai pas d’autres personnes pour le garder » souligne timidement Mercedes, qui a quitté le Mexique il y a 6 mois. Elle suit actuellement des cours de francisation qui l’aide grandement.

« L’idée de base de la halte-garderie, c’est que les gens puissent laisser leur enfant et avoir droit [à des services]. Si ce n’est pas de ça, ils ne vont pas venir »

Vincent Garneau, directeur adjoint de l’AIEM

Si un programme éducatif préscolaire est offert, au courant de l’année, ce sont trois éducatrices qui travaillent régulièrement au sein de la halte-garderie. D’autres peuvent s’y joindre en fonction de l’achalandage. Selon le dernier bilan annuel de l’AIEM, 361 familles ont fait appel à la halte-garderie et près de trente enfants en moyenne la fréquentent quotidiennement.

À 8h30 et 12h45, de jeunes bambins envahissent le sous-sol de l’immeuble situé sur la rue Jean-Talon. «  Pour 70%, ils n’ont jamais fréquenté un service de garde. C’est leur première expérience, et il faut que ce soit la bonne aussi, » affirme Doudja, responsable de la halte-garderie depuis plus de 10 ans. Elle dit aussi rassurer certaines familles dont la culture encourage de faire garder les enfants par un membre de l’entourage. « Ils n’ont jamais été gardés par quelqu’un d’autre qu’ils ne connaissaient pas », renchérit Vincent Garneau.

L’organisme a été obligé d’ajouter une pouponnière en raison de la hausse du nombre d’enfants naissant qui fréquentent la halte-garderie.

Par bloc de 3 heures, il coûte 4$ aux parents ou 11$ pour une journée complète avec le dîner. Entre autres en raison de leur statut, « de ce coût-là, les familles sont éligibles pour se faire rembourser les frais », précise Vincent Garneau.

Population immigrante de Saint-Léonard

2006: 41%

2011: 46%

2016: 49%

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