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Une clinique spécialisée en santé sexuelle pour l’est de Montréal

L’idée de la clinique est venue de la Dre Roxanne Morel. Elle a eu l’appui de la directrice de la Polyclinique Levasseur, Julie Lessard, qui l’a encouragé à peaufiner son projet. Photo: Félix Lacerte-Gauthier

Depuis moins d’un mois, une nouvelle clinique médicale, spécialisée en en santé sexuelle, a vu le jour à Saint-Léonard. En la mettant sur pied, ses deux fondatrices espèrent combler un manque de services disponibles dans l’est de Montréal.

Ça a toujours fait partie de mon champ d’intérêt, mais je le fais aussi parce que ça reste important pour prévenir certaines problématiques liées à la sexualité, comme les ITS et les grossesses non-désirées. On veut vraiment que tout le monde, peu importe leur âge, leur sexe, ou leur orientation sexuelle, puisse y venir. – Dre Roxanne Morel

« C’est en prenant compte des expériences de personnes dans mon entourage, qui se butaient à toutes sortes de limitations, que l’idée m’est venue, révèle la Dre Roxanne Morel. On veut rendre les gens responsables, faciliter le dépistage, mais on ne leur facilite pas le travail. »

Elle déplore que les services existants se cantonnent à des clientèles trop spécifiques. « Ce n’est pas à 25 ans qu’on arrête d’être sexuellement actif, lance-t-elle en mentionnant les cliniques jeunesse. J’ai un ami qui a dû se faire passer pour un homosexuel parce qu’il ne trouvait pas d’endroits pour passer un test de dépistage », donne-t-elle également en exemple.

Dans cette optique, elle a décidé que la clinique serait ouverte à tous, et proposerait une plage horaire en dehors des heures habituelles de travail ou d’écoles. « Nous voulons aussi encourager les jeunes à venir en toute confidentialité, souligne la docteure. Je trouve aberrant que les cliniques qui leur sont actuellement destinées soient ouvertes jusqu’à 16h ; nous savons qu’ils ne viendront pas s’ils doivent obtenir une autorisation de leurs parents pour s’absenter d’un cours. »

Des disponibilités sont également offertes le samedi. Encore une fois, la Dre Morel s’est inspirée d’une anecdote qu’elle a vécue pour en établir les heures. « J’ai eu une patiente qui était arrivée très en retard à un rendez-vous. Elle m’avait ensuite dit qu’elle était en lendemain de veille. Je me suis dit que pour rejoindre cette clientèle plus jeune, je ne devrai peut-être pas ouvrir trop tôt le matin », narre la docteure.

De l’idée à l’action
La docteure a rapidement eu l’appui de l’équipe et de la direction de la Polyclinique Levasseur, où elle travaillait déjà, afin de mettre le projet en place. Elle a d’ailleurs pu convaincre six de ses collègues de se joindre à elle afin qu’ils se répartissent les heures d’ouverture. Deux autres médecins pourraient également s’ajouter à l’équipe en septembre. « On peut vraiment le voir comme un département distinct de la Polyclinique », résume la directrice, Julie Lessard.

En plus de ses différents services, tel le dépistage et traitement d’infections transmissibles sexuellement, par exemple, la clinique effectuera également des prélèvements sanguins sur place. « Nous avons remarqué que, lorsque les gens doivent se rendre à un autre endroit pour effectuer des tests supplémentaires, ils n’y vont souvent pas, indique Mme Lessard. Nous voulons être sûrs de pouvoir faire tous les prélèvements nécessaires sur place. »

Une entente avec l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont leur permettra également d’envoyer les échantillons de sang qu’ils recueilleront à une heure plus tardive que la normale. La limite pour la réception des prélèvements est habituellement fixée à 16h.

« Ça a toujours fait partie de mon champ d’intérêt, mais je le fais aussi parce que ça reste important pour prévenir certaines problématiques liées à la sexualité, comme les ITS et les grossesses non-désirées, révèle la Dre Morel. Selon elle, l’est de Montréal a définitivement besoin des services offerts la clinique. « On veut vraiment que tout le monde, peu importe leur âge, leur sexe, ou leur orientation sexuelle, puisse y venir. »

Jeune diplômée, la docteure se sentait également le besoin de réaliser de nouveaux défis. « Pendant 4 ans, j’ai beaucoup bougé alors que je faisais des résidences à des endroits différents. Ça faisait quelques mois que j’étais à la clinique et je voulais aussi réaliser quelque chose de nouveau. » Une façon pour elle de briser la monotonie en réalisant un projet qui lui tenait à cœur.

Pour l’instant, deux journées sont offertes à la clinique située sur le boulevard Langelier, soit les lundis, entre 16h et 20h, ou les samedis, de 10 à 16h. D’autres disponibilités pourraient éventuellement s’ouvrir, en fonction de la demande. Dans l’optique d’assurer la confidentialité des patients, la prise de rendez-vous se fait en ligne, sur le site web de la clinique.

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