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Une équipe de basketball élite pour l’est de Montréal

Joel Casseus et Ricky Volcy, deux des trois cofondateurs du programme, présentent le chandail du Montreal Prospect, réalisé avec l’aide d’une connaissance étudiant en graphisme. Photo: Félix Lacerte-Gauthier

Alors que deux Montréalais s’affrontent présentement sous les projecteurs dans les séries de la NBA, Joel Casseus et Ricky Volcy s’efforcent, dans l’ombre, de développer les espoirs de demain. Ils détermineront d’ailleurs ce samedi, à l’école Antoine-de-Saint-Exupéry, les alignements finaux de leurs équipes d’étés.

Qu’on en commun certain des meilleurs joueurs de la NBA ? Ils sont presque tous passés, à un moment ou un autre de leur développement, par le circuit AAU, où ils ont pu peaufiner leurs habiletés afin de progresser. À Toronto, des joueurs tels que Andrew Wiggins ou R. J. Barrett ont pu se faire valoir grâce ce niveau de compétition. Avec le Montreal Prospects, MM. Casseus et Volcy, ainsi que Ricardo Telamon, troisième cofondateur du programme, voulaient permettre aux jeunes de la métropole de se faire connaître à leur tour.

On fait souvent également des parallèles avec l’école. L’un ne va pas sans l’autre. Sur nos 13 jeunes dans chaque équipe, il y en aura peut-être un ou eux qui réussiront au basket. Mais ils peuvent tous réussir dans la vie. – Ricky Volcy, cofondateur du Montreal Prospect

En AAU, les jeunes compétitionnent pendant l’été à travers différents tournois. Une fois l’automne arrivé, il retourne dans leur programme respectif, que ce soit dans des ligues scolaires ou civiles. « On veut que les jeunes puissent jouer contre une compétition de haut calibre, révèle M. Casseus. Ils sont les meilleurs joueurs dans leurs équipes, mais on veut aussi leur montrer qu’il y a un autre niveau au-dessus et leur montrer à quoi ça peut ressembler lorsqu’ils sortent de Montréal. »

En tout, le programme Montreal Prospects supporte cinq équipes, compétitionnant en autant de catégories d’âges allant de 12 à 16 ans. 13 joueurs sont retenus pour chacune d’elle. Par la suite, les formations participent à des tournois en Ontario, à New York et au Massachusetts, entre autres.

Bien que des formations compétitionnant en AAU existaient dans l’ouest de l’île, les trois compères sentaient qu’il y avait un manque dans l’est de l’île, particulièrement pour les jeunes plus défavorisés. « Il n’y avait pas d’équipe semblable dans l’est de la ville. On voulait créer une équipe pour que les jeunes de Montréal-Nord, de Saint-Léonard, d’Anjou ou de Pointe-Aux-Trembles puissent avoir une place où jouer pendant l’été », explique M. Volcy.

Un succès imprévu
Les trois hommes ont mis le programme en place en 2017. Rapidement, le succès les a dépassés. « La première année, on avait beaucoup de jeunes qui sont venus après avoir été coupés dans d’autres équipes. On était un plan B, C, et même D », s’exclame en riant M. Casseus.

Les athlètes sélectionnés au sein de l’une des équipes compétitionneront en Ontario et dans le nord des États-Unis.

Cette année pourtant, la situation était tout autre. Plus d’une centaine de jeunes s’affrontaient dans chaque catégorie d’âge afin de se dénicher une place. Les coupures sont d’ailleurs l’un des moments les plus difficiles selon les deux hommes. « Il faut aussi le voir comme un apprentissage, souligne toutefois M. Volcy. Même Michael Jordan s’était fait couper dans sa jeunesse. C’est dans les échecs qu’on apprend le plus, et il faut le voir comme une occasion de redoubler d’efforts afin de revenir en force. »

La raison de cette popularité selon eux : le calibre et la crédibilité de l’équipe d’entraîneurs, ainsi qu’une volonté commune de développer les joueurs. « Nous sommes tous d’anciens joueurs de haut calibre, souligne M. Volcy. J’ai joué professionnel, Joel [Casseus] a été dans la NCAA, de même que plusieurs de nos entraîneurs. » Il explique d’ailleurs que l’importance qu’ils accordent au développement de leurs joueurs les distinguent d’autres programmes qui se contentent souvent de rassembler des joueurs d’élite ensemble.

Plus qu’un sport
Après avoir tous eux du succès sur les plans sportifs et professionnels, les trois amis d’enfance voulaient, à leur tour, redonner aux plus jeunes. M. Casseus souligne d’ailleurs qu’en plus de le faire bénévolement, faute de commanditaire, ils investissent de leurs propres poches pour donner cette opportunité aux jeunes athlètes. « On veut faire un travail qui va au-delà du basket. On essaie de faire comprendre aux jeunes que l’attitude, la persévérance, sont également bien important. »

« On fait souvent également des parallèles avec l’école, ajoute M. Volcy. L’un ne va pas sans l’autre. La préparation, que ce soit pour un examen ou un match, est tout aussi importante. Sur nos 13 jeunes dans chaque équipe, il y en aura peut-être un ou eux qui réussiront au basket. Mais ils peuvent tous réussir dans la vie. »

« En d’autres mots, on ne veut pas seulement être un autre programme de basket quelconque, conclut M. Casseus. On veut que les gens associent notre programme à l’excellence, non seulement sur le plan sportif, mais également scolaire. »

 


Ce qu’est le AAU Basketball
Le nom provient de l’acronyme Amateur Athletic Union. Il s’agit d’une ligue de basketball d’été aux États-Unis, dont les activités commencent après la fin de la saison scolaire. Les athlètes, âgés de 7 à 19 ans, y compétitionnent à travers divers tournois et événements.

Le AAU est souvent critiqué en raison de l’omniprésence des compagnies de chaussures, qui subventionnent les équipes les plus performantes afin de se fidéliser leurs joueurs. Pour ses détracteurs, le développement des joueurs y est moins important que l’image marketing.

Néanmoins, la ligue est devenue un incontournable pendant l’été et permet aux joueurs de sortir du cadre local et d’affronter les meilleurs joueurs à l’échelle des États-Unis et du Canada.

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