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Interdiction du cannabis à Saint-Léonard : une règlementation rétrograde, selon l’AQIC

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Les dispositions de la Loi québécoise sur le cannabis qui interdisaient de faire pousser des plants de cannabis à la maison ont été invalidées par une juge, mardi. Photo: Tiffany Fugere/Pixabay.com

L’Association québécoise de l’industrie du cannabis (AQIC) déplore une décision, selon elle, rétrograde, de l’arrondissement de Saint-Léonard, qui a décidé d’interdire la vente et la production de cannabis sur son territoire.

« Dans un contexte où il s’agit d’une volonté nationale, je me demande si ça a sa place, qu’une ville décide de dire : “nous, on ne fait pas partie du Canada”. C’est un peu démesuré comme action », lance le président de l’AQIC, Michel Timperio.

Fondée en avril, l’association se veut la voix des producteurs de cannabis et a pour objectif de promouvoir leur responsabilité sociale.

Pour son président, M. Timperio, la règlementation constitue définitivement un recul. « La décision fédérale a pour but d’établir un programme contrôlé, afin d’éviter que nos consommateurs continuent de soutenir le marché illicite, dont la composition des produits est incertaine, rappelle-t-il. L’industrie est de plus en plus pharmaceutique, mais on garde encore des stigmates, en raison du côté récréatif du cannabis. La marijuana n’est pas qu’une molécule psychotrope ! »

Il espère d’ailleurs que les autres municipalités et arrondissements seront plus progressifs dans leur approche, et consultera davantage avant d’adopter des règlements.

Sans se prononcer directement sur la règlementation de l’arrondissement, l’avocate de la défense en droit criminel et pénal, Me Arij Riahi, croit néanmoins que celle-ci pourrait être contestée. « Depuis la légalisation, on nage dans l’incertitude. On a des législations qui peuvent être contradictoires, explique-t-elle. Du moment où les trois niveaux de gouvernements sont impliqués, c’est sûr qu’il pourrait y avoir matière à contester, même simplement pour savoir qui a le droit de légiférer sur quoi exactement. Je crois qu’à ce niveau, il y a une bataille de pouvoir entre les trois paliers. »

Une règlementation nécessaire selon les élus
À l’arrondissement, le conseiller Dominic Perri croit qu’une telle mesure est nécessaire afin de protéger les adolescents. « Si on rend le cannabis trop accessible, on encourage sa consommation, pense-t-il. Je crois qu’il y a eu un manque sérieux du gouvernement fédéral de regarder les conséquences sur les jeunes avant de légaliser. » Pour lui, affirmer que le gouvernement peut en contrôler la qualité équivaut à affirmer que la consommation n’est pas nuisible.

De son côté, la députée de Jeanne-Mance–Viger, Filomena Rotiroti, souligne que la décision s’inscrit dans la continuité de l’interdiction d’en consommer, adoptée en décembre dernier. « Dans la loi 157, que nous avions adoptée lorsque nous étions au gouvernement, c’est indiqué que les municipalités, qui sont des gouvernements de proximité, sont tout à leur droit de légiférer sur une telle question », remarque-t-elle.

La règlementation devrait officiellement entrer en vigueur le 2 juillet prochain.

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