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Corso de la rue Jean-Talon : une inauguration achalandée

Une foule importante a pris part aux festivités, alors que plusieurs activités étaient proposées. Photo: Félix Lacerte-Gauthier

Après deux faux départs et une longue attente, le corso de l’est, situé sur la rue Jean-Talon, entre les rues de Fontenelle et Mainville, a finalement pu être inauguré. Une journée tout en réjouissance pour les participants.

« Je crois qu’éventuellement, ce sera populaire, mais ça a commencé tard, relativise Paul Micheletti, président de la Société de Développement Commercial (SDC) Jean-Talon et propriétaire du magasin La Source du Sport. Si on l’avait eu en été, ça aurait été mieux. Ça a pris du temps et ça a tardé, mais je suis soulagé que ce soit enfin fini. »

Pour rappel, le corso devait initialement être inauguré pour l’été. Cependant, l’arrondissement a eu des difficultés, alors qu’à deux tentatives, aucune entreprise n’avait effectué de soumission sur son appel d’offres pour le projet. C’est seulement à la mi-juin qu’une entente avec l’entreprise Prisme Ébénisterie a pu mener au début des travaux de construction.

Le maire de Saint-Léonard, Michel Bissonnet, souligne qu’il s’agit avant tout d’un projet-pilote temporaire qui permettra à l’arrondissement de s’ajuster, en collaboration avec les commerçants. « Ça va nous guider vers un corso qui sera permanent, et qui correspondra aux attentes des citoyens et des commerçants, explique-t-il. Le projet va nous permettre d’évaluer comment ça fonctionne et comment la population le perçoit. »

À cet effet, l’arrondissement prévoit d’ailleurs tenir une consultation prochainement avec les commerçants afin de recueillir des commentaires. Des ajustements pourront par la suite être faits pour la prochaine saison estivale.

« On est déjà à la mi-septembre, rappelle pour sa part le directeur général de la SDC, Pierre Frisko. On pourra davantage savoir l’an prochain s’il correspond aux attentes. Nous prévoyons également installer des compteurs de piétons pour en connaître l’achalandage. »

Une journée achalandée

Entre atelier de danse et tour de magie, de nombreuses activités occupaient les nombreux passants sur place. Nancy y était venue avec ses deux enfants, croyant y passer peu de temps. « Les enfants s’amusent, alors on reste, s’exclame-t-elle. C’est une super opportunité pour réunir les gens du quartier. Ça nous incite à sortir et à venir passer la journée ici. »

Bien que l’animation se déroulait du côté nord de la rue, plusieurs kiosques avaient été mis en place de l’autre côté de celle-ci, afin que les commerçants puissent prendre part aux activités et présenter leurs marchandises. Seule ombre au tableau, plusieurs ont fait faux bond, laissant inoccupées les tentes qui leur étaient réservés.

Plusieurs commerçants ont pu profiter de la journée pour se faire connaître.

Malgré tout, pour Robert Spiridigliozzi, propriétaire du Café Buongiorno, située juste devant le corso, la journée était assurément un succès. « J’espère que les commerçants qui étaient mécontents du corso voient ce que ça peut apporter, et que la prochaine fois ils participeront aussi aux activités », lance-t-il.

Son voisin, Sahine, propriétaire des Délices d’Aden, un marché récemment installé sur la rue, voit également les bienfaits de cette journée. « [Avec le corso], ça paraît plus propre, plus beau. Je pense que ça attire les gens. Il y a aussi beaucoup d’enfants qui viennent y jouer, observe-t-il. Je crois qu’il n’y a pas eu assez de publicité pour l’événement par contre. »

De l’autre côté de la rue, Michel Cadieux, propriétaire du Surplus d’armée, se disait plutôt satisfait de la journée, bien qu’il déplore un manque de participation du côté des commerçants. Malgré tout, il croit que l’arrondissement aurait pu aller encore plus loin. « C’est bien organisé, mais la rue aurait dû être fermée, estime-t-il. Les gens ne peuvent pas circuler d’un bord et de l’autre. Je crois aussi qu’il y aurait dû avoir de l’animation des deux côtés de la rue. »

« C’est la première fois qu’on a ce genre d’activité dans le quartier, remarque Suzie, propriétaire de Beauté Africa. Je crois que ça peut être bien, par contre, le fait qu’il y ait moins de stationnements nous embête un peu. On verra le résultat dans l’avenir. »

Combattre le statu quo

Empiétant sur les voies de circulation, le corso avait soulevé quelques inquiétudes auprès des commerçants, qui s’inquiétaient de l’incidence de la structure sur le trafic routier, ainsi que sur les espaces de stationnements disponible.

Carlo Priamiani est chargée de projet auprès de La Pépinière, un organisme à but non lucratif qui a élaboré le design du corso, en plus de prendre en charge son animation pour l’année. Il a l’habitude de voir une résistance lors de l’implantation de projets de cette envergure. « Je comprends que pour les commerçants, qui ne font pas nécessairement de grosse marge de profit, n’importe quel changement pour faire peur. Le statu quo est souvent fortement maintenu, explique-t-il. Mais le projet répond à un besoin, et j’espère qu’avec une journée comme aujourd’hui, ils en voient la pertinence. »

Pour lui, il est particulièrement important d’impliquer tous les acteurs autour du projet afin qu’il puisse obtenir le succès escompté. « On souhaite créer une place publique qui est accessible à la communauté et où les gens peuvent venir se rencontrer, résume-t-il. On espère qu’autant les citoyens que les organismes locaux s’approprieront l’espace. »

À cet effet, son organisme proposera chaque jeudi différentes activités afin que les résidents prennent l’habitude de profiter des installations.

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