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De l’armée à la vente

M. Cadieux devant la façade de son magasin, situé depuis peu sur la rue Jean-Talon. Photo: Félix Lacerte-Gauthier

Ancien parachutiste pour le 1er régiment, Michel Cadieux a décidé de faire le saut vers le commerce de détail. Avec son magasin de Surplus d’armée, il espère pouvoir fournir des vêtements à un prix accessible aux résidents de Saint-Léonard.

C’est à travers un concours de circonstances qu’il s’est retrouvé à ouvrir son magasin. Après avoir quitté l’armée, M. Cadieux a travaillé pendant une vingtaine d’années à son compte dans le domaine de l’éclairage. « L’an dernier, j’ai été opéré à cœur ouvert, révèle-t-il. Comme je faisais 2 000 à 3 000 km de route par semaine pour voir mes clients, ma femme trouvait que c’était assez et que je devais passer à autre chose. »

Peu après cette période, son fils, qui vivait en Gaspésie, avait déploré, au cours d’un appel téléphonique, une absence de Surplus d’armée dans la région, où il aurait pu s’équiper pour le plein air. « Je lui ai dit que j’allais passer quelques coups de fil pour voir ce que je pouvais faire, vu que j’avais encore mes contacts. C’est de là que l’idée est venue. »

M. Cadieux dans sa salle de tri. Il estime qu’entre le moment où il effectue une commande, et que celle-ci se retrouve sur les rayons, un délai de 3 semaines peut s’écouler.

Minutieux, M. Cadieux tenait néanmoins à faire les choses à sa façon. Chaque morceau est soigneusement trié et vérifié, avant d’être envoyé chez un nettoyeur. Le matériel qui ne peut être vendu est remis à la Maison du Père, afin d’aider les itinérants.

Il est d’ailleurs conscient que l’arrondissement accueille beaucoup de nouveaux arrivants, qui n’ont pas nécessairement beaucoup d’argents. « Je souhaite que les gens puissent trouver des vêtements et manteaux à des prix abordables, souligne-t-il. Le matériel de l’armée est conçu pour durer. Pourquoi le jeter lorsqu’on peut le réutiliser ? »

Autre élément qui le distingue des magasins de ce type, l’absence totale d’armes. « Je n’en veux pas ici ! Je sais ce que ça peut faire », s’exclame-t-il.

Un parcours hors de l’ordinaire

C’est à l’âge de 10 ans que M. Cadieux a effectué ses premiers pas dans l’armée, en étant cadet dans les Fusiliers Mont-Royal. « Mon beau-père était dans les Forces armées canadiennes. Il me parlait de ses expériences et ça m’avait intéressé », se rappelle-t-il.

À 16 ans, il est passé à la Force régulière, faisant camps de base et école d’infanterie. C’est par un hasard de circonstance qu’il s’est retrouvé au Régiment aéroporté. « J’ai vu qu’il demandait des volontaires pour faire le cours de parachutisme, se souvient M. Cadieux. Par après, le Régiment demandait aux intéressés de rester, et il s’occupait des transferts. »

Malgré tout, les tests pour en faire parti sont particulièrement difficiles, et les abandons, très nombreux. « L’Armée nous parachute à un endroit. Il faut ensuite revenir seul et par nos propres moyens à la base. Quand tu es à 50 km de la base, en pleine forêt, sans boussole ni rien, ça en décourage quelques-uns », s’esclaffe-t-il.

À travers ses années, il a participé à de nombreuses manœuvres militaires et autres opérations militaires pour lesquelles il est tenu au secret. Il a notamment été à Chypre avec les Casques bleus.

Malgré les centaines de sauts à son actif, il révèle que l’expérience restait difficile à chaque fois. « On ne s’y fait jamais, s’exclame-t-il. Ceux qui disent le contraire aiment frimer. Le premier saut est le plus facile, mais par après, il y a toujours [un doute]. »

Après avoir quitté les Forces canadiennes, au bout de 17 années, M. Cadieux a occupé quelques postes en tant que garde du corps, notamment pour un consul, avant de travailler dans l’éclairage. Cette fois, il revient, d’une autre façon, au domaine qu’il connaît si bien.

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