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Révolutionner la danse

Des danseurs en plein prestation.
Andy Michel est également directeur artistique du groupe de danse Black Royalty, qui performe dans un style urbain. Photo: Félix Lacerte-Gauthier

Le phénomène Révolution ne s’estompe pas. Alors que les auditions pour la prochaine saison sont déjà à l’horizon, des acteurs du monde de la danse constatent l’importance qu’elle a eu pour la visibilité de leur domaine.

Dans le studio de DTJIC, boulevard Rosemont, des danseurs s’exercent pour leur prochaine prestation. Leurs mouvements suivent le rythme des lignes de basse d’une chanson du rappeur DaBaby. Après un moment, la musique s’arrête. Le chorégraphe donne ses instructions ; puis, le processus reprend.

Andy Michel, le chorégraphe, a notamment travaillé avec le rappeur Tory Lanez, et en novembre 2019, participait au San Francisco International Hip Hop DanceFest. L’automne dernier, il a ouvert DTJIC. Il est bien placé pour constater le phénomène Révolution.

« Il y a beaucoup de jeunes qui regardent l’émission, et qui veulent s’inscrire dans les studios pour pouvoir danser de la même façon, observe-t-il. Ils vont nommer des danseurs qu’ils ont vus, et on fait tout de suite le lien avec Révolution. » Il y voit même un effet de mode, alors que de nombreuses personnes souhaitent maintenant apprendre à danser.

« Ça peut créer une motivation et un but et permettre aux gens de se surpasser », croit Melanie Hattem. Fondatrice de l’Académie de danse de Montréal, qui a vu l’une de ses protégées participer à l’émission. « Tout le monde l’a vu travailler tellement fort. Ça leur montre que s’ils y mettent le travail, leurs rêves peuvent s’accomplir. »

Après avoir agrandi ses locaux, puis lancé un programme de danse-étude, elle constate une hausse de l’achalandage à son studio. « C’est difficile à savoir si la retombée est grâce à l’émission ou à notre travail, mais dans tous les cas, j’en suis bien contente ! »

Établir une crédibilité

Révolution captive la province. Elle n’est pourtant pas la première émission à miser sur une compétition de danse. Comment expliquer son succès?

« Ils ont des juges qui ont un “background” en danse, qui sont capables d’être justes en raison de leur grande expérience. C’est ce qui les distingue. Ils ont mis la barre vraiment haute », souligne Aïcha Labarang. Professionnelle dans le domaine, elle a notamment dansé pour Rihanna et Marie-Mai.

Des propos qui rejoignent ceux du chorégraphe Adam Asselin-Rioux, qui avait également participé à l’émission So you think you can dance. « C’est ce qui fait la différence avec Révolution, s’exclame-t-il. Ils sont vraiment connus dans le milieu et ils ont déjà performé à l’international. »

Une visibilité pour le milieu

« Je crois que ça permet au grand public d’avoir un petit aperçu de la culture urbaine à Montréal. De là, ça ouvre des portes qui n’existaient pas », constate Mme Labarang.

« Ça donne une plateforme pour que les danseurs soient plus connus, ajoute Mme Hattem. Souvent, ils sont à l’arrière-plan, derrière un artiste. Cette émission fait en sorte que le public puisse les connaître. » Elle souligne d’ailleurs que les participants peuvent ensuite profiter de la visibilité qu’ils y obtiennent pour décrocher d’autres contrats.

« Ça montre le talent qui est caché au Québec et que les gens n’auraient pas la chance de voir autrement », souligne M. Asselin-Rioux. Il remarque aussi que les films et émissions permettent de faire tomber des barrières. « On voit beaucoup d’hommes aller vers le domaine, note-t-il. Quand j’ai commencé, c’était plus tabou, j’étais un des seuls. »

Pour Mme Hattem, il faut également souligner l’effort et l’intensité qu’offrent les danseurs dans l’émission, permettant au public de découvrir cet univers. « C’est la beauté de voir le travail et l’art des danseurs, de les voir évoluer et présenter leur créativité et leur talent. Ils montrent le meilleur d’eux-mêmes », conclut-elle.

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