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Saint-Léonard: les boîtes de dons pullulent, malgré les règles

Photo: TC Media/Catherine Paquette
Catherine Paquette - TC Media

Malgré l’adoption il y a deux ans d’un règlement pour freiner la prolifération des boîtes de dons de vêtements dans l’arrondissement, les bennes illégales sont toujours monnaie courante à Saint-Léonard. La situation est décriée par Le Support, une fondation qui a retiré la quasi-totalité de ses boîtes pour se conformer aux règles.

En 2013, le conseil d’arrondissement, dans un souci de propreté, a limité l’installation de boîtes de dons aux murs arrière et latéraux des établissements de plus de 2000m2. Les conditions ont également été resserrées afin d’accorder exclusivement aux organismes de bienfaisance enregistrés à l’Agence du revenu du Canada le droit d’installer des bennes.

Or, une dizaine d’organismes font fi des règles et installent ici et là des récipients métalliques destinés à la collecte de vêtements qu’ils revendent par la suite. TC Media a recensé plus d’une trentaine de boîtes non conformes.

Elles se trouvent pour la plupart aux abords des rues passantes et dans les stationnements des centres d’achat.

D’ailleurs, six organismes comptabilisés sur 11 n’apparaissent pas dans la liste des organismes de bienfaisance de l’Agence du revenu du Canada, disponible en ligne.

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«Tanné d’être le bon gars»
«L’envoi d’avis ne fonctionne pas avec ces gens-là, il faut une approche plus dure. Il faut que ça cesse», s’exclame Philippe Siebes, directeur de la fondation Le Support, qui vient en aide aux personnes atteintes de déficience intellectuelle.

L’organisme n’a plus que deux boîtes dans l’arrondissement après en avoir retiré 17 depuis 2013.

Siebes, exaspéré par les «malfaiteurs» dont les boîtes sont installées illégalement et le «laxisme de la Ville», propose le retrait des boîtes non conformes et la distribution d’amendes plus salées pour les contrevenants.

Selon lui, les dons de vêtements à son entreprise ont baissé de 40% depuis trois ans, conséquence de l’adoption de cette réglementation, dont plusieurs municipalités et arrondissements se sont inspirés, et de la concurrence déloyale venant d’entrepreneurs à la recherche de profit plutôt que de bienfaisance.

À noter que les vêtements récoltés par ces organismes sont par la suite revendus au poids. La fondation Le Support est le principal fournisseur du magasin le Village des valeurs de Saint-Léonard.

 

Contrôle difficile
Le conseiller municipal Dominic Perri assure que les élus veulent faire disparaître les boîtes, mais admet que l’arrondissement «joue au chat et à la souris» avec les organismes fautifs.

«On les avertit, ils les déplacent quand ils reçoivent les avis, puis on leur en donne un autre», précise-t-il.

Cette situation rend la tâche ardue.

«Cela exigerait un suivi quasi hebdomadaire, mais nos ressources […] ne peuvent effectuer un suivi aussi serré», souligne Maude Chartrand, chargée de communication à l’arrondissement, dans un courriel envoyé à TC Media.

Au mois de mai, 28 procédures légales étaient en cours devant les tribunaux, affirme Mme Chartrand, sans préciser la nature des recours.

La voie juridique est préférée au simple retrait des boîtes du domaine privé, solution que l’arrondissement hésite à employer par peur de poursuites.

Perri affirme que l’arrondissement attend depuis plusieurs mois un avis juridique de la Ville de Montréal afin de clarifier la question.

Au début de 2015, Saint-Léonard a mis sur pied un système de vignettes que les propriétaires de boîtes conformes pourront poser sur leurs bennes. Les autocollants, au coût de 50$, devraient apparaître d’ici la fin de l’été.

 

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