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Deux projets pour la Canada Malting

Canada Malting
En 2013, un projet de 700 condos avait été bloqué par les résidants qui désiraient un projet 100% communautaire. Photo: (Photo: TC Media - Archives)

Un an après sa mise sur pied, le collectif «À nous la Malting!» fait face à de la compétition. L’organisme chargé de convertir le site de l’ancienne malterie de la rue Saint-Ambroise, dans Saint-Henri, souhaite rencontrer la mairesse de Montréal Valérie Plante pour lui faire part de son projet communautaire. Mais le promoteur Renwick Development fait aussi des démarches auprès de l’arrondissement du Sud-Ouest afin de faire accepter son propre plan.

Si le projet du collectif est encore au stade embryonnaire, ses grandes lignes sont déjà tracées. «Le logement social serait une partie importante. Nous aimerions aussi implanter un pôle alimentaire qui inclurait de l’agriculture urbaine ainsi qu’un atelier de réparation et de recyclage de vélos», explique Shannon Franssen, coordonnatrice de Solidarité Saint-Henri dont fait partie le collectif.

De son côté, les plans de Renwick Development sont déjà définis. Évalué à 100 M$, le futur bâtiment multifonctionnel comprendrait notamment des ateliers d’artistes, des logements familiaux, une épicerie et un centre d’éducation pour enfants autistes, tout en conservant la valeur patrimoniale du site.

«C’est un projet communautaire complet. Oui, il y aura des logements sociaux, mais surtout des installations qui permettront aux résidents d’améliorer leur qualité de vie, comme des jardins communautaires et un accès direct à la piste cyclable», indique Noam Schintzer, fondateur de Renwick Development.

L’Office de consultation publique de Montréal a d’ailleurs recommandé le plan sur lequel son équipe travaille depuis mars 2015.

Projet de Renwick Development

Malgré tout, Mme Franssen n’est pas d’avis que ce projet réponde aux besoins de la communauté. «Il n’y a pas assez de logements sociaux», déplore-t-elle, précisant que seulement 65 sont prévus sur un total de 240 unités, alors qu’il faudrait un minimum de 500 logements sociaux pour répondre à la demande.

Même si le promoteur affirme que ce nombre pourrait changer si la population le juge nécessaire, et que les autres logements seront également plus abordables que ce qu’on retrouve habituellement aux abords du canal de Lachine, Mme Franssen n’est pas convaincue.

«Le promoteur a travaillé avec des groupes qui sont hors du quartier et qui ne visent pas les besoins des gens d’ici, ajoute-t-elle. En réalité, c’est un projet de condominium de luxe avec quelques petits projets rattachés pour que ça ait l’air communautaire».

Urgence
Si les deux organisations croient que leur plan est le meilleur, elles se buttent pour le moment au silence de la Ville de Montréal et de l’arrondissement du Sud-Ouest. Le maire Benoit Dorais préfère pour l’instant ne pas se prononcer sur le sujet.

La dangerosité du site, abandonné depuis 35 ans, inquiète autant Renwick Development que le collectif.

«Certaines parties du bâtiment sont dans un état de détérioration élevée. Il est nécessaire de commencer le plus tôt possible la phase de stabilisation des structures», souligne Mme Franssen.

Même son de cloche du côté de M. Schnitzer, qui urge l’arrondissement de donner le feu vert à son projet afin de pouvoir débuter des travaux. «Présentement, le site est extrêmement dangereux, un adolescent a été blessé l’été dernier, il ne faudrait pas que ça se reproduise. Des activités de sécurisation doivent commencer tout de suite», dit-il.

Les deux parties tenteront à nouveau de contacter les élus au cours des prochaines semaines pour faire valoir leur point.

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